En poker menteur, le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag ACHERIF, dans les colonnes de JeuneAfrique et de l’Opinion, évoque l’actualité du pays et accuse le gouvernement d’avoir porté un coup à l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. En clair, il fait le procès à l’Etat sans, en aucun moment, reconnaître une responsabilité quelconque de la CMA dans l’embrasement de la situation. A l’entendre, la faute ce sont les autres et la CMA et ses alliés ne sont que des victimes, en tentant de falsifier les faits qui restent d’actualité.
Entre le gouvernement, la CMA et des membres du GATIA désavoués, on n’est pas loin d’un divorce avec la reprise des hostilités en début d’août dernier. Une première depuis la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale signée en 2015 dont la finalité est de réunir les Maliens.
Évoquant cette situation, le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag ACHERIF, a accordé des interviews à Jeune-Afrique et à l’Opinion. Dans les colonnes de ces médias français, le séparatiste nourrissant la haine contre la transition, fait le procès de l’Etat.
Dans son réquisitoire, il accuse la transition d’être à l’origine du regain de tension, de la rupture du dialogue entre les acteurs et même de faire passer une Constitution dont le contenu contraste avec celui de l’Accord pour la paix.
Des faits colportés par ACHERIF, dont il a le savoir-faire, qui jurent avec la réalité. Les preuves.
A ce jour, l’Accord est menacé par la reprise des hostilités à cause des offensives menées par la CMA et ses alliés des anciens responsables du GATIA contre les positions des Forces armées maliennes. L’on se rappelle, à cet effet, de l’enclenchement des attaques par le CSP à Ber, en août dernier, alors que l’armée se préparait à occuper le camp de la MINUSMA conformément aux principes des Nations unies selon lesquels « les emprises de la MINUSMA ne peuvent être rétrocédées qu’aux autorités maliennes».
Contrairement au narratif des séparatistes, les FAMa ont été agressées dans leur progression vers les emprises de la MINUSMA que le CSP convoitait.
Après, dans une déclaration en date du 10 septembre, Alghabass Ag INTALLA tient des propos de va-t’en guerre contre l’armée en appelant les populations civiles à s’éloigner au maximum des installations, mouvements et activités militaires et avant de les rassurer que ses forces feront de la sécurisation des personnes et de leurs biens leur priorité contre toutes sortes de menaces.
Une position extrémiste du président du CSP désavouée par plusieurs des membres du Cadre, en l’occurrence le GATIA, le MSA, qui ont décidé de claquer la porte dudit regroupement.
Pour le GATIA, le CSP est en porte-à-faux avec ses principes, car, il « ne suit plus la ligne convenue ».
Même constat pour le MSA qui a ajouté que le CSP avait fait une déclaration non consensuelle le 10 septembre 2023, dans laquelle il engage un conflit armé contre les Forces armées maliennes.
Par conséquent, le MSA fidèle à sa posture a affirmé « ne saurait être associé ni engagé dans un conflit autre que celui qu’il mène contre les auteurs des massacres de masse des populations civiles ».
Ces deux déclarations mettent à nu le mensonge, le message pompeux de Bilal pour avoir allégué que les hostilités avaient été reprises par les FAMa.
Si aujourd’hui des acquis de l’Accord se trouvent menacés, c’est sans doute à cause de ces attaques du CSP contre les positions des FAMa.
Également, Bilal Ag ACHERIF a accusé le gouvernement d’avoir violé l’Accord en adoptant une Constitution qui ignore ses dispositions concernant la gouvernance dans l’Azawad. Pour autant, cette question avait été tranchée par la MINUSMA, membre de la médiation internationale, qui avait commis des experts pour analyser le contenu de la Constitution et sa conformité avec l’Accord pour la paix. Les conclusions de ces experts sont édifiantes.
« La Médiation relève que, sur la base de l’expertise qu’elle a commise, le projet de Constitution, qui reconnaît le principe de la libre administration des collectivités locales, ne fait pas obstacle à l’opérationnalisation de l’architecture institutionnelle prévue par l’Accord », a-t-elle conclu.
Cependant, contrairement à l’Accord, des membres du CSP se sont substitués au rôle de l’Etat en installant d’états-majors dans le Gourma pour mener des patrouilles en dehors de tout cadre légal.
Il est vrai, l’article 29 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger stipule : ‘’les Parties réitèrent leur engagement à combattre le terrorisme et ses multiples connexions que sont le crime organisé et le trafic de drogue, y compris à travers les stratégies et mécanismes régionaux existants’’.
Mais en aucun cas, et sous aucun prétexte, cela ne devrait servir de blanc-seing à des mouvements armés de se substituer durablement (caractère permanent) aux Forces armées et de sécurité qui, elles seules, incarnent la puissance publique ; un terme générique utilisé pour désigner les moyens qu’un État se donne pour assurer la sécurité de son territoire, la sécurité de ses citoyens, ainsi que l’application des lois et règlements.
Au lieu de se remettre en cause d’avoir commis des erreurs, le CSP, déjà affaibli par la guerre qu’il a enclenchée, s’engage dans une posture de victimisation et tente de falsifier les faits.
PAR SIKOU BAH