Après un début d’année scolaire moins perturbée, les grèves s’annoncent au niveau de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel. Cette semaine, le Groupement des associations des promoteurs d’écoles privées du Mali a déclenché une grève de 120 heures. Si des mesures urgentes ne sont pas prises par les autorités, l’année scolaire risque de connaître des perturbations au niveau des établissements secondaires d’enseignement secondaire privé. Après d’énormes efforts déployés par les autorités pour trouver un terrain d’entente avec les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, cette année scolaire sera-t-elle hypothéquée par les grèves au niveau du privé ?
Le groupement des associations des promoteurs d’écoles privées du Mali a déclenché une grève de 120 heures le lundi 13 mars 2023. Cette cessation de travail fait suite à une assemblée générale extraordinaire tenue le samedi 11 mars 2023.
Ils réclament le payement intégral des 20% des frais scolaires et demi-bourses en souffrance au titre de l’année scolaire 2021-2022. La décision d’aller en grève a été prise après de multiples tentatives de négociations sans succès.
Selon les promoteurs d’écoles privées, dans l’accord convenu avec le gouvernement, il est précisé que le paiement des subventions doit être effectif dès le premier trimestre de l’année scolaire en cours.
Faute de respect de cet engagement, beaucoup d’écoles privées sont aujourd’hui dans des problèmes de trésorerie et doivent des arriérés de salaires à leurs enseignants et personnel administratif.
Les subventions que l’État verse aux promoteurs d’écoles privées au compte des frais scolaires des élèves qu’il oriente dans ces établissements sont utilisées pour faire face aux charges de fonctionnement.
Il s’agit, entre autres, du paiement des fournitures scolaires pour les élèves, des salaires des enseignants et du personnel, du paiement des frais de location…
Avec cette grève des promoteurs d’établissements d’enseignement privé qui débute avec 5 jours de paralysie au niveau de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel, il y a de quoi s’inquiéter pour les élèves et les partenaires sociaux de l’éducation.
Ce mouvement de grève pointe son nez au moment où les Maliens avaient l’espoir que cette année scolaire se déroulerait sans grandes sorties intempestives. Beaucoup se réjouissent de l’accalmie dans nos écoles cette année après des années de perturbation.
Ce climat apaisé intervient après le rapprochement des points de vue entre la synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 et les autorités de la transition.
À cause des revendications de la Synergie des syndicats de l’éducation pour l’application de l’article 39, les écoles publiques fondamentales et secondaires ont connu de sérieuses perturbations entre 2018 et 2020.
Aussi, vers la fin de l’année scolaire 2020-2021, les enseignants étaient revenus à la charge en s’opposant à l’uniformisation de la grille salariale. Les autorités ont dû mettre le paquet pour trouver un terrain d’entente.
Après tous ces efforts consentis par les autorités de la transition pour que notre pays renoue avec les années scolaires normales, ces revendications des écoles privées se présentent comme un poil dans la soupe.
Aux autorités de mettre le paquet pour trouver rapidement une solution à ces grèves qui s’annoncent en accédant aux revendications du groupement des associations des promoteurs d’écoles privées du Mali. Cela, d’autant plus que l’école est un pilier essentiel pour le développement d’une nation, surtout dans un pays où les autorités s’engagent dans un vaste chantier de refondation.
PAR MODIBO KONÉ