Les autorités de la transition ont commémoré ce samedi 14 janvier la première édition de la journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir à la grande mobilisation du Peuple malien contre les sanctions de la CEDEAO. Une date désormais plus que symbolique dans notre pays puisque devenue le repère du point de retour de l’affirmation d’une souveraineté tant laminée, bafouée, et humiliée, pour beaucoup. Mais pas pour tout le monde. Certains cogitent sur la nécessité de l’instauration de cette journée.
De nombreuses initiatives se sont tenues pour commémorer la grande mobilisation du 14 janvier 2022 dans plusieurs capitales régionales ; exceptée à Bamako pour des raisons de sécurité où des fidèles ont voulu célébrer l’imam Mahmoud DICKO à son retour au pays après avoir été désignés membres permanents de la ligue islamique mondial en Arabie Saoudite.
À défaut d’y être célébrée, cette journée a été entachée par l’attaque par gaz lacrymogène du cortège d’accueil de l’imam Mahmoud DICKO, cet autre mobilisateur de foule contre le régime d’IBK.
Le 14 janvier 2022 est l’une des rares mobilisations réussies dans le pays où à l’unissions le Peuple malien à scander les injustices sanctions de la CEDEAO contre le Mali tout en exprimant son soutien aux autorités dans l’épreuve qui va durer près de 7 mois. Une expérience inédite face à laquelle les Maliens se sont montrés résilients. Une résilience qui rappelle ce proverbe : « Celui qui est décidé à mourir ne supplie pas. »
De quoi être fier du sacrifice des Maliens qui a déjoué tous les pronostics sur l’effondrement de l’État, la faim qui va pousser les Maliens à la révolte contre le pouvoir d’exception en place depuis la chute du régime d’Ibrahim Boubacar KEITA. Malgré la faible réussite du plan de riposte, les citoyens ont murmuré leur faim et leur souffrance. Un dévouement unanimement reconnu de toute obédience.
Toutefois, consacrer une journée nationale à cet événement peine à fédérer les Maliens. Si la mobilisation tenue le 14 janvier 2022 a été exceptionnelle, il est aussi exceptionnel dans notre pays, de notre mémoire, qu’une journée nationale soit autant critiquée et rejetée par une partie de la population. En effet, la dénomination « la journée nationale de la souveraineté retrouvée » alimente la polémique dans un pays où des localités sont désespérément laissées pour compte faute de la présence de l’État.
D’autres situations peu reluisantes que le pays traverse contrastent avec la dénomination de cette journée qui risque carrément de faire ombrage au 22 septembre, datent l’accession du Mali à l’indépendance.

PAR SIKOU BAH

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