Le Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel a réitéré ce samedi sa proposition de « surseoir à la tenue du référendum » repoussée à une date qui sera fixée par l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).
Au lendemain de la conférence du ministre d’Etat, ministre de la décentralisation annonçant le report du référendum, le Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel a actualisé ce 11 mars ses doléances contre la rédaction de la nouvelle Constitution dont le texte final a été remis au Président Assimi GOITA.
Dans sa déclaration lue lors de son point de presse, le Cadre justifie sa participation à la Commission de finalisation de la Constitution malgré son rejet du processus. Un imbroglio à l’origine de la démission de la Plateforme Jigiya Kura.
« Conscient que la constitution du 25 février 1992 contient quelques insuffisances et qu’il convient de procéder à cet égard à son toilettage, le CADRE n’a pas hésité à répondre favorablement à l’invitation qui lui a été faite et ainsi pris la décision de participer à la commission de finalisation du projet de nouvelle constitution, conformément en cela à son objectif initial qui vise la réussite de la Transition dans un climat apaisé et de dialogue, caractérisé par la recherche du consensus et d’inclusivité », s’expliquent les responsables dudit regroupement politique.
Au terme de ce processus, le CADRE regrette que malgré les apports significatifs de ses représentants, ceux-ci n’ont pas réussi à changer le cours des choses.
Aussi, le CADRE s’inquiète –t-il du non-respect du chronogramme électoral adopté par le Gouvernement, le 22 juin 2022, de façon souveraine et proposé à la communauté internationale.
A ce rythme, il est donc à craindre une nouvelle prorogation de la Transition malienne avec pour effet d’accentuer le discrédit sur le Mali et d’exposer notre pays à de probables nouvelles sanctions.
En effet, la transition a déjà bénéficié d’une prorogation dont l’échancre est fixée au plus tard en mars 2024 avec l’élection d’un Président démocratique élu en vue du retour à l’ordre constitutionnel interrompu en 2020 avec l’intervention des officiers dans la gestion au sommet de l’Etat.
La CEDEAO qui a acté ladite prorogation a toutefois brandi des sanctions économiques, à l’image de celle de janvier 2022, pour débordement de ce délai.
Ainsi, pour éviter cette éventualité, le CADRE propose de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur Président de la République qui sera élu à la fin de la Transition.
En clair, le Cadre demande aux autorités de la Transition l’abandon pur et simple du projet de la nouvelle constitution et le respect du chronogramme pour les autres élections.
« L’abandon du projet de réforme constitutionnelle permettra aux autorités de la Transition de se concentrer sur la bonne préparation et l’organisation des élections à bonne date », soutient le document du Cadre.
Pour le Cadre, le chronogramme électoral appelle donc à être déchargé du référendum dont la tenue sera objectivement de nature à faire reculer les dates retenues pour les autres élections et à sortir de la durée complémentaire de 24 mois pour la transition.
PAR SIKOU BAH