Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï LAVROV, a annoncé ce mardi 7 février la disponibilité de son pays à apporter son soutien à des pays du Sahel et de ceux du Golf dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ainsi, au-delà de notre pays, la Russie tente de séduire d’autres pays africains.
Le ministre Sergueï LAVROV a effectué une visite de travail de moins de 48 heures à Bamako où il a animé une conférence de presse avec son homologue Abdoulaye DIOP, après une séance de travail.
S’exprimant lors de cette conférence, le ministre russe a indiqué que grâce au renforcement des capacités des Forces armées maliennes par son pays, le Mali a désormais une armée avec une potentialité de nuisance contre les terroristes qui, a précisé de son côté le ministre DIOP, sont souvent fabriqués pour déstabiliser un Etat.
Surfant sur les prouesses de cette coopération avec le Mali, la Russie est tentée de séduire les autres pays du continent en les proposant ses services. Ainsi, outre le Mali, le ministre LAVROV a également annoncé que son pays entend apporter son soutien au Tchad et au Burkina Faso, deux autres pays du Sahel qui souffrent de la présence des terroristes sur leur territoire. Et bien au-delà : les pays du Golf qui ne sont plus tranquilles avec des attaques terroristes sur leur territoire ou au niveau de leur frontière.
Une ambition qui pourrait être bien butée à de nombreux facteurs, selon des observateurs. En effet, expliquent-ils, contrairement à d’autres pays, le Mali a une longue histoire avec la Russie où plusieurs de ses cadres ont été formés. De même, les premières acquisitions militaires de notre pays étaient des équipements russes. Ces facteurs ont contribué à l’intensification des coopérations entre les deux nations après le coup d’Etat d’août 2020.
En revanche, la Russie n’a pas ces histoires similaires avec les autres Etats ciblés même si au Burkina Faso il y a une adhésion de quelques responsables et populations au projet d’une coopération plus avancée avec la Russie contre les terroristes. Ainsi, à l’absence de ces facteurs, selon les experts, la réalisation de la vision de la Russie dans ces pays risque d’être très compliquée. Et le prochain sommet Russie-Afrique annoncé en fin juillet sera l’une des occasions pour davantage évoquer les offres russes aux pays africains.
D’ores et déjà, le ministre LAVROV a précisé que son pays n’est pas contre les autres partenariats signés par un Etat souverain avec d’autres nations. Selon lui, c’est ce que les anciennes puissances coloniales n’arrivent pas à accepter.
Pour le ministre russe, les anciennes métropoles doivent respecter les décisions prises sur une base universelle et, en réalité, connaître leur place dans le format actuel du développement des relations internationales.
Par ailleurs, il se dit convaincu qu’aux problèmes africains, il faut des solutions africaines en mettant les acteurs africains en avant dans le règlement des différends.
« Ce ne sont pas les métropoles qui doivent imposer leur solution et qui utilisent les méthodes mal propres. Je pense que les Africains doivent se mettre d’accord entre eux et la communauté internationale doit les soutenir, à travers le conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré M. LAVROV.
PAR SIKOU BAH