« Le domaine scolaire est inviolable. Nul n’a le droit de troubler la quiétude à l’école » ; face à la violation de cette disposition pertinente du règlement intérieur des établissements scolaires ; la synergie de l’éducation de Sénou a décidé, ce vendredi 27 janvier 2023, de suspendre les cours dans toute la localité, et cela jusqu’à nouvel ordre. Cette décision a été prise par la synergie locale, suite à l’arrestation d’un maître du niveau fondamental, en pleine épreuve de composition, par 3 gendarmes. L’enseignant arrêté a été déféré à la Maison centrale de Bamako depuis le jour de son arrestation. Mais pour le moment, le motif de l’arrestation demeure flou.
Suite à cette arrestation manu militari qui constitue une violation du règlement des écoles, les élèves et tous les acteurs de l’éducation et la population de Sénou étaient ce lundi 30 janvier 2023 dans la rue pour dire non à cette irruption des pandores dans l’espace scolaire.
Bloquant les routes, ils demandent la libération de leurs deux camarades.
La synergie de l’éducation étant saisie atteste que le domaine scolaire a été violé.
Dans plusieurs déclarations, ils indiquent que cet arrêt des cours reste en vigueur jusqu’à la libération des deux enseignants répondant aux noms de : Etienne KODIO et Adama N’DAOU.
En effet, Étienne KODIO, enseignant à l’école publique ‘’Donniyaso’’ du CAP de Sénou a été arrêté comme un vulgaire criminel, ce jeudi 26 janvier, dans sa classe et devant ses élèves par trois gendarmes en uniforme et armes en mains, a expliqué Drissa KONATE, membre d’un syndicat national de l’éducation de base.
Selon KONATE, le deuxième enseignant du même établissement s’est rendu par lui-même, sur conseil des syndicats ; car ces deux maîtres faisaient l’objet de recherche.
« On ne peut dire qu’un enseignant ne doit pas être arrêté s’il commet un délit, mais ça doit être fait comme la loi l’indique » a soutenu Drissa.
Pour lui, c’est la manière de procéder à cette arrestation, créant la panique chez les élèves de Étienne, qui a poussé les syndicats à protester contre.
La directrice du 1er cycle de l’école publique DONNIYASO, Mme ABATINA, a expliqué que lesdits gendarmes ont dépassé la direction, sans l’informer, et ont fait irruption dans la classe du M. Étienne pour lui passer les menottes.
Pour sa part, M. Moussa TOGOLA, secrétaire général adjoint du SYNEB, n’accepte pas que les règlements des établissements scolaires soient violés, car, clame-t-il que ce n’est pas eux qui ont créé cette loi, mais les autorités.
Par ailleurs, dans une lettre publiée ce samedi 28 janvier, les syndicats libres des enseignants des écoles privées du Mali (SYLEEPMa), ont appelé les autorités à prendre des mesures urgentes pour que de tels actes ne se reproduisent plus.
« Cet acte constitue une violation du domaine scolaire et porte atteinte à la dignité et à l’honneur des enseignants du Mali » peut-on lire.
Selon certaines sources, ces enseignants sont arrêtés pour un détournement de la cotisation mensuelle des apprenants.
Ainsi, la justice a condamné tous les enseignants de l’école DONIYASO de Sénou avec des payements d’amende.
Ces mêmes sources indiquent que 6 enseignants ont été condamnés à une année de prison ; d’autres 6 mois avec sursis.
Les deux enseignants arrêtés ont été déférés à la Maison d’arrêt de Bamako.
PAR AMINA SISSOKO