Le président du Congrès national d’initiative démocratique (CNID Faso Yiriwa-Ton), a procédé à sa traditionnelle présentation de vœux à la presse malienne, la 24e année consécutive, ce mercredi 11 janvier 2023, à la Maison de la presse. C’était l’occasion pour Me Mountaga TALL de faire un tour d’horizon des questions brûlantes de l’actualité, tout en portant un regard critique sur l’année écoulée avant de se projeter vers l’avenir.
C’est en présence des responsables des faitières de la presse que Me Mountaga TALL, après une déclaration liminaire, s’est prêté aux questions des journalistes.
D’entrée de jeu, le président du parti du soleil levant a prié pour la libération de nos confrères Hamadoun Nialibouly, Moussa M’Bana Dicko et Olivier Dubois sont enlevés par les djihadistes depuis 2020 et 2021.
Selon Me Tall, notre capital le plus précieux et notre armure, la plus sûre est, reste et demeure le Peuple qui a besoin de savoir et de comprendre pour adhérer et soutenir les initiatives des autorités à travers les plumes et les micros «Qui mieux que vous, mesdames et messieurs les journalistes et acteurs des médias sociaux peuvent être l’interface entre les pouvoirs publics et les citoyens», a-t-il reconnu. Pour cette raison et pour beaucoup d’autres, dit-il, nous devons, individuellement et collectivement, œuvrer à la consolidation d’une presse libre et économiquement viable.
De son analyse, il ressort que l’année 2022 a été difficile pour notre pays en raison essentiellement de notre volonté unanime et inébranlable de reconquérir notre souveraineté.
Pour lui, une telle quête, qui évidemment n’a pas de prix, exige un don de soi individuel et collectif.
S’il n’a pas de prix, le coût de cette dignité retrouvée, particulièrement élevé, a été payé par les Maliennes et les Maliens qui ont beaucoup souffert, mais ont tout supporté de façon quasi stoïque, a-t-il salué.
Ainsi, dit-il, l’embargo économique, financier et diplomatique de la CEDEAO et de l’UEMOA avec ses conséquences sur notre vécu quotidien faisait partie de la rançon à payer pour cette conquête. Il s’y est ajouté le conflit en Ukraine qui a des répercussions négatives sur toute l’économie mondiale.
Malheureusement, a-t-il déploré, en ces moments ou l’amour de la Patrie et la solidarité devaient être les maitres-mots, des comportements inacceptables ont aggravé les souffrances de nos compatriotes. « Il s’agit, de certains spéculateurs qui n’ont pas hésité à empocher les subventions de l’État tout en maintenant les prix des produits de première nécessité à des prix prohibitifs », a-t-il précisé.
Faisant le bilan de la marche de la transition, Me Tall a noté des avancées dans la mise en œuvre du chronogramme général de la transition. «Nul ne peut aujourd’hui contester un acquis important, inestimable, à savoir la Fierté retrouvée d’être Malienne ou Malien », a-t-il déclaré.
De son avis, si hier, en présence des autres nous rasions les murs, aujourd’hui nous sommes enviés et magnifiés.
Au passage, ce responsable du M5-RFP a rendu un vibrant hommage aux hommes et femmes qui consentent le sacrifice ultime pour la défense de la patrie. Il a aussi salué le leadership de la hiérarchie militaire avec à sa tête le Chef suprême des forces armées, le Colonel Assimi GOÏTA, président de la transition.
L’arbre ne devant pas cacher la forêt, Me Mountaga TALL a reconnu que malgré d’incontestables acquis, tout n’est pas non plus rose pour notre pays qui, à ses dires, fait face à des pesanteurs voire des menaces qui planent sur notre pays.
Parmi lesquelles, il a souligné, entre autres, les difficultés d’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ; la persistance de la corruption ; l’impunité, la baisse du pouvoir d’achat et aussi les sanctions occultes qui frappent notre pays en raison de nos choix.
S’y ajoutent les défections de soutien de la première heure de la Transition pour différentes raisons.
« Il faut s’interroger, les interroger et corriger ce qu’il y a lieu d’être corrigé».
Pour ce faire, le président du CNID FYT, a annoncé que son parti travaille sur un projet structuré qui sera rendu public très prochainement avec comme axe central «Rassembler pour construire».
Enfin, sur la question des 49 ivoiriens arrêtés le 10 juillet 2022 ont été jugés, condamnés, graciés et remis au président Faure Gnassingbé avant leur retour en Côte d’Ivoire, Me Tall dira qu’il faut se réjouir de cette solution diplomatique qui a pris le relais de la justice et qui seule pouvait, devait prévaloir entre deux pays frères liés par des liens historiques, géographiques, sociologiques, économiques, politiques et diplomatiques…
De son avis, cette parenthèse fermée devrait amener la CEDEAO à mieux appréhender les problèmes des pays membres et de la sous-région et à faire œuvre d’introspection voire de remise en cause pour éviter un big-bang sous-région.
Par Abdoulaye OUATTARA