Des membres du Conseil national de Transition (CNT) se familiarisent avec les notions de base de la décentralisation au cours d’un atelier de deux jours ouvert ce mardi 29 novembre au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
Prennent part à cet atelier organisé par la Commission administration territoriale du CNT en collaboration avec l’Association genre et développement local au Sahel (AGDLS) et la MINUSMA, les membres et les assistants de l’organe législatif de la Transition.
L’objectif de l’atelier est de sensibiliser les membres du CNT, pour faire de la décentralisation et de la gouvernance locale, des instruments de lutte contre la pauvreté, la promotion de la paix, la prévention des conflits et promouvoir la cohésion sociale, afin de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies qui insiste sur le renforcement de « la paix partout dans le monde dans le cadre d’une liberté plus grande », et ambitionne l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dans toutes ses dimensions.
Durant les deux jours, les participants vont aborder des thématiques de base de la décentralisation comme la politique de la décentralisation, les collectivités territoriales du Mali et le concept de régionalisation dans le cadre de la décentralisation.
Le président de ladite Commission, Youssouf Z COULIBALY, souhaitant la bienvenue aux participants, a contextualisé l’atelier marqué par l’attention de la communauté internationale à notre pays qui fait face à une situation d’insécurité sans précédent, suite à la crise multidimensionnelle de ces dernières années.
« Le Mali, du fait de l’activisme des groupes armés terroristes, est aujourd’hui perçu aux yeux de l’opinion internationale, comme l’épicentre de la crise sécuritaire qui sévit dans la région Ouest Africaine et le Sahel », s’est indigné M. COULIBALY, en dépit des efforts consentis par les autorités.
Pour lui, la montée en puissance des forces de défense et de sécurité a permis de circonscrire de multiples attaques de divers groupes armés, touchant de plus en plus des zones jusque-là épargnées, avec des modes opératoires nouveaux tendant à mettre à rudes épreuves la cohésion sociale et la coexistence pacifique entre les différentes communautés.
Revenant sur le sujet de la rencontre, il a indiqué que les échanges autour de ce thème permettront aux membres du CNT de mieux percevoir les interrelations entre décentralisation, gouvernance, paix, sécurité et stabilité.
Il s’agit surtout, a ajouté M. COULIBALY, de leur permettre de s’interroger sur les rôles et les contributions que les collectivités territoriales peuvent apporter dans la prévention et la gestion des conflits qui prennent généralement naissance sur leurs territoires, se développent et finissent par générer l’insécurité.
« Je demeure convaincue qu’avec cet atelier, nous pourrons franchir une étape significative qui nous permettra à terme de nous prononcer dans les prochains jours sur les six projets de loi soumis à notre approbation sur la réorganisation territoriale au Mali », a affirmé le président Youssouf Z COULIBALY, rappelant l’opportunité de cette session.
En effet, le CNT est saisi par le gouvernement de 6 projets de loi en lien avec la décentralisation. Il s’agit notamment du projet de loi portant création des circonscriptions administratives en République du Mali ; le projet de loi portant création des collectivités territoriales en République du Mali ; le projet de loi portant modification de la loi n°2012-006 du 23 janvier 2012 portant principes fondamentaux de l’organisation administrative du territoire ; le projet de loi portant Statut particulier du District de Bamako.
Pour le directeur général des Collectivités territoriales, Abdramane CISSE, ces deux jours d’échanges permettront aux membres du CNT de jouer leur rôle de contrôle, mais aussi de donner une meilleure information sur la décentralisation.
Également, a ajouté M. CISSE, c’est une occasion pour donner la perception du gouvernement de la politique publique, mais aussi de renforcer le cadre de collaboration entre le gouvernement et le CNT.
Pour sa part, le 1er vice-président du CNT, Assarid Ag IMBARCAOUANE, a indiqué qu’outre le vote des lois, leur structure veille à l’orientation, au contrôle et au suivi-évaluation de la feuille de route de la transition.
PAR SIKOU BAH