Le groupement des propriétaires de concessions dans la zone aéroportuaire a animé, le samedi 28 janvier, un point de presse pour interpeller les autorités sur la situation de la zone aéroportuaire. Cette interpellation fait suite à des décrets pris par le gouvernement octroyant des espaces à certaines structures de l’État dans ladite zone, alors qu’il avait été décidé d’arrêter toutes les activités avant la fin des travaux de la commission d’enquête mise en place par le Premier ministre. Les conférenciers ont dénoncé la lenteur dans les travaux de la commission d’enquête et fustigé la violation des textes par les autorités.

En effet, le 14 janvier 2021, le gouvernement a procédé à des démolitions dans la zone aéroportuaire. Ces démobilisions avaient suscité de vives réactions au sein de l’opinion et provoqué la colère des victimes. Avec l’arrivée de Choguel Kokalla MAIGA à la Primature, celui-ci a pris les choses en main et une commission d’enquête sur les occupations et les démolitions de la zone aéroportuaire avait été mise en place. Ladite commission est dirigée par Fousseyni TOGOLA, conseiller technique au ministère de la Justice.
Cette commission a comme objectif de déterminer l’étendue exacte de la zone occupée et préciser son statut actuel ; vérifier les conditions d’occupation de la zone à travers un recensement de l’ensemble des actes détenus par les occupants, la nature des actes et les autorités de délivrance de ces actes ; identifier et catégoriser les occupants par zone et par vague d’occupations ; déterminer les conditions et les modalités d’intervention des démolitions ; évaluer les réalisations faites par les occupants ; évaluer les coûts des démolitions faites et à venir et enfin rédiger un rapport final.
Le rapport final de la commission d’enquête doit faire toute la lumière sur cette zone dite aéroportuaire et mettre fin une bonne fois pour toutes aux tractations autour de cet espace. Mais, ce rapport qui devrait être disponible trois mois après la mise en place de la commission tarde à voir le jour.
«L’on n’a l’impression que certains responsables ne veulent pas que la vérité triomphe. Malgré que le président de la commission mette tout en œuvre pour faire rayonner la vérité, les choses trainent. La commission technique n’arrive pas à faire son travail pour faute de financement. Le dossier est à la Primature depuis sept mois et le financement des activités tarde à être effectif», a expliqué le conférencier.
Lamine SANOGO a informé que le gouvernement avait donné l’assurance qu’aucun travail ne sera effectué sur la zone aéroportuaire avant les conclusions des travaux de la commission d’enquête.
Mais hélas, dit-il, à notre grande surprise un espace a été donné pour les pupilles de la République. Ce n’est pas tout, ajoute le conférencier, le conseil des ministres a octroyé dans la zone aéroportuaire 11 hectares à l’Assemblée nationale.
« Pour le moment, l’on ne sait pas s’il s’agit d’un espace pour construire une nouvelle Assemblée nationale ou bien s’il s’agit des parcelles pour les membres de l’Assemblée nationale», s’est interrogé le président du groupement des propriétaires de concessions dans la zone aéroportuaire.
Il a également révélé qu’au moment où les victimes attendent les résultats de la commission d’enquête, les autorités continuent d’offrir des entrepôts à des particuliers dans la zone aéroportuaire.
«Certains réalisent des forages dans leurs espaces qu’ils viennent d’acquérir. Au même moment, on nous empêche de travailler sur nos espaces alors que nous avons des Titres fonciers authentiques qui datent des années 1970», a dénoncé Lamine SANOGO, avant de préciser que contrairement à ce que certains font croire, ils n’ont pas été dédommagés.
Le groupement des propriétaires de concessions dans la zone aéroportuaire a profité de ce point de presse pour interpeller les autorités de la transition à faire la lumière sur cette affaire dans les plus brefs délais.
L’on apprend que l’ensemble des occupants prévoient l’organisation d’un grand meeting pour interpeller les autorités à tout mettre en œuvre pour que la commission d’enquête travaille et présente son rapport.

PAR MODIBO KONE

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