Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, conduisant une délégation restreinte, a rencontré successivement le ministre des Affaires étrangères et le Premier ministre ; respectivement Abdoulaye DIOP et Choguel Kokalla MAÏGA.

Arrivée dans notre pays, le dimanche dernier, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a été reçu hier lundi en audience par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP. Celle-ci a été suivie d’une séance de travail élargie aux membres de la délégation et des cadres du ministère des Affaires étrangères.
Au cours de cette rencontre, les deux parties ont évoqué des sujets d’intérêt commun axés sur : l’évolution du processus de transition et des progrès réalisés ; la situation sécuritaire et le processus de paix dans notre pays.
Occasion pour le ministre DIOP, qui a félicité de l’esprit et de l’approche de la visite du président de la Commission de l’Union africaine dans notre pays, de présenter à ce dernier un aperçu des réalisations de la transition au plan politique que militaire.
En effet, pour notre pays, 2023 est une année charnière dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel avec la programmation de plusieurs scrutins (le référendum, les élections des collectivités et les législatives).
Au cours de la rencontre, le ministre DIOP n’a pas manqué d’insister sur la dynamique positive enclenchée par l’adoption, en 2022, du chronogramme de la Transition et les avancées notoires réalisées dans sa mise en œuvre ainsi que les fortes recommandations issues des Conclusions de la 3e réunion du Groupe de Soutien à la Transition (GST-Mali), tenue le 06 septembre 2022, à Lomé. Sur ce dernier point, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a salué l’accompagnement de l’Union africaine.
Sur le plan humanitaire, le ministre DIOP a attiré l’attention de son hôte sur cette situation préoccupante dans plusieurs localités du pays. À cause de l’insécurité entretenue par des groupes terroristes, des milliers de personnes ont besoin d’assistance humanitaire.
En réponse, le président de la Commission de l’Union africaine s’est félicité des progrès réalisés par les autorités de la transition pour le retour à l’ordre constitutionnel prévu en 2024.
Pour Moussa Faki Mahamat, sa visite au Mali s’inscrit dans la dynamique de consultations, d’écoute et de soutien de l’Union africaine au processus de transition du Mali.
Il a par ailleurs a salué la libération des 49 ivoiriens suite à la mesure de grâce du président de la transition, Assimi GOITA et exhorté les autorités de notre pays à poursuivre le dialogue avec les groupes signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issue du processus d’Alger.
En effet, cette visite intervient alors qu’entre le gouvernement et une partie des signataires (la CMA) de cet Accord, ce n’est pas la confiance espérée. Ce groupe qui a annoncé sa fusion le 8 février prochain a décidé de suspendre sa participation à la finalisation de la nouvelle constitution.
S’agissant de la question humanitaire, prenant acte de la préoccupation du Mali, le président Moussa Faki Mahamat a annoncé que la mission prochaine de la Commissaire de l’Union africaine chargée des questions humanitaires au Mali va procéder à une évaluation des besoins.
Après cette séance de travail, la mission a été reçue par le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA. Ce dernier a également fait l’état des lieux de la transition en rappelant au chef de la délégation de l’UA que la résolution durable de la crise qui affecte notre pays depuis plusieurs années nécessite un changement de paradigme.
C’est pourquoi, dira-t-il, la Transition ne saurait se résumer à une question d’élection et d’alternance au sommet de l’État. Pendant 30 ans, a soutenu le Premier ministre, des élections sont organisées, et pourtant, at-il regretté, depuis trois décennies notre pays n’a jamais été aussi instable.
Par ailleurs, il a saisi l’occasion pour exhorter l’Union africaine à la levée des sanctions qu’elle a imposées à notre pays le 14 janvier 2022, suite à l’endossement de celles de la CEDEAO prises le 09 janvier 2022.
« Nous sollicitons la réintégration du Mali au sein des instances de l’Union africaine par ce que nous sommes sur la bonne voie dans l’exécution de nos engagements. Nous le demandons aussi par ce que l’expérience a démontré, partout dans le monde, que les sanctions sont inopérantes pour ne pas dire inefficaces et contreproductives. Nous demandons enfin la réintégration du Mali, par attachement aux conclusions de la 3e Réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition tenue à Lomé le 06 septembre 2022 », a sollicité Choguel Kokalla MAÏGA.
Dans le contexte sécuritaire du Sahel et de la géopolitique mondiale, le Gouvernement souligne l’importance pour l’Afrique, à travers l’Union africaine, de renforcer son leadership dans la prévention et la résolution des crises sociopolitiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que sur les questions de développement.
Au-delà des sujets politiques et des questions électorales, a ajouté le chef du gouvernement, l’Union africaine doit mettre également un accent sur les problématiques de développement et de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.
Pour lui, l’État malien qui fait face à des défis humanitaires importants attend l’expression la plus forte de la solidarité continentale à travers l’appui du Fonds humanitaire de l’Union africaine aux efforts que le Mali déploie au plan national pour faire face à la crise humanitaire dans les zones affectées par l’insécurité.

PAR SIKOU BAH

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