Le 6è Sommet extraordinaire des Chefs d’État du G5 Sahel, consacré à la redynamisation de l’organisation et à la coopération régionale en matière de sécurité et de développement, s’est tenu ce lundi, 20 février à N’Djaména. Il a été sanctionné par le passage de témoin entre le Président sortant du G5 Sahel, le Général MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO et le Président entrant M. Mohamed Ould El Ghazouani. Cette rencontre se tient sans le Mali qui s’est tiré de l’organisation.

Les Présidents de la Mauritanie, Mohamed Ould El Ghazouani et du Niger, Mohamed Bazoum y ont pris part aux côtés du Président hôte, par ailleurs Président sortant du G5 Sahel, Général Mahamat Idriss DEBY ITNO, le Représentant du Président de la Transition du Burkina-Faso, le ministre d’Etat en charge de la défense et des Anciens Combattants Colonel-Major Kassoum Coulibaly, le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, l’Ambassadeur Eric Yemdaogo Tiaré et bien d’autres invités spéciaux.
Donnant le coup d’envoi des travaux, le Président de Transition, Général Mahamat Idriss DEBY ITNO, a insisté sur la nécessité de ne pas trahir les idéaux des pères fondateurs, les espérances des populations et l’esprit d’unité qui caractérise l’ADN du G5 Sahel, tout en rappelant que le retrait du Mali, l’un des pays fondateurs, est un événement douloureux qui nécessite une réflexion profonde sur les engagements communs. A cet effet, il a invité ses pairs à une profonde réflexion pour redynamiser le G5 Sahel après ce retrait en dépit des messages appelant le Mali à reconsidérer sa position.
En marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye DIOP, lors d’un entretien avec la radio VOA a abordé la question du G5 Sahel qui devrait être au cœur du dispositif militaire dans la lutte contre le terrorisme. Profitant de cette occasion, il avait indiqué que le retrait du Mali du G5 Sahel était irréversible tout en avançant les raisons de la décision des autorités de la transition de notre pays.
« Le Mali a quitté le G5 Sahel parce que les droits de l’État du Mali ont été niés contrairement à tous les textes de l’organisation pour que notre président assume la présidence de l’organisation. Malgré les nombreuses mises en garde, nous n’avons pas été écoutés. Donc, nous nous sentions à l’étroit dans cette organisation. D’autant plus que le donneur d’ordre qui est la France qui parraine cette organisation s’est opposée avec un autre État membre du G5 Sahel. On ne peut accepter d’être dans une organisation et être considéré comme des citoyens de seconde zone », avait rappelé le ministre DIOP.
Créé lors du sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel comprenant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel qui est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité risque de se fragiliser davantage avec le retrait du Mali dans le regroupement.

PAR SIKOU BAH

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