Après 7 ans de mise en œuvre, le projet « USAID-Mali Justice Project » s’est achevé officiellement ce jeudi 9 février. Une occasion pour les acteurs de présenter les acquis de ce projet qui a accompagné la Justice malienne dans son ensemble et les usagers de la justice.

Présidée par le secrétaire général du ministère de la Justice, le Dr Boubacar Sidiki DIARRAH, la cérémonie de clôture de ce projet s’est déroulée en présence du directeur de « USAID-Mali justice Projet », Me Jean H. LAVOIE et de la Directrice de USAID au Mali, Mme Miriam LUTZ.
Les acteurs et les usagers de la justice bénéficiaires de ce projet étaient également présents. Certains d’entre eux ont témoigné sur le succès dudit projet dans leur communauté.
S’exprimant à cette occasion, Me Jean LAVOIX a rappelé qu’intervenant au Mali, le projet s’était fixé trois grands objectifs à savoir : l’amélioration des capacités opérationnelles des institutions clés du secteur de la justice ; le renforcement des mécanismes de l’accès à la justice et la sensibilisation des citoyens à leurs droits, ainsi que le resserrement des liens entre la Justice traditionnelle et la Justice formelle ; et la réduction de la corruption dans les corridors commerciaux des zones frontalières du sud du Mali, dont les localités de Sikasso-Koury-Heremakono.
En 7 ans d’intervention, a indiqué Me LAVOIX, ils ont été invités a de nombreuses reprises à prêter main forte au Cabinet et au ministère dans les travaux d’analyse et de réflexion, qui ont conduit a de grandes réformes législatives dans le secteur de la justice et dont les principales sont vraisemblablement sur le point d’aboutir.
Parmi ces grandes consultations et travaux de réforme, a-t-il cité pèle mêle : le code pénal, le code de procédure pénale, le projet de loi sur le statut des autorités traditionnelles et les cadis ; les projets de loi sur l’esclavage, la traite et le trafic ; la création du Pôle Économique et financier; et bien sur la loi de programmation et d’orientation du ministère de la Justice qui a permis au ministère de définir ses priorités sur une base quinquennale, de mieux coordonner ses actions avec les partenaires locaux et internationaux, et de convaincre le trésor public d’augmenter le budget du secteur de la justice de 0.8 % à 1,5 %.
Le projet a par ailleurs contribué, a ajouté Me LAVOIX, à une amélioration des conditions physiques des tribunaux en bénéficiant d’une assistance financière substantielle de USAID pour non seulement mettre en place des centres d’accueil et d’orientation pour le public, mais également, moderniser les infrastructures et équipements de base.
« Nous avons de plus contribué au développement d’un logiciel sophistique de gestion des ressources humaines, qui a amélioré de façon exponentielle la qualité des mécanismes de gestion des données relatives à l’ensemble du personnel magistrat, non magistrat et du secteur pénitentiaire, et qui favorise un suivi de l’évolution des carrières », a-t-il fait savoir.
Dans son intervention bilan, il a également mis l’accent sur le concept de para juridisme qui existait certes mais il manquait de reconnaissance et un grand nombre d’organisations n’avaient pas les moyens financiers ou techniques leur permettant d’opérer pour offrir des services d’aide juridique et de médiation aux communautés locales. Par cette approche, le MJP a donc accordé 42 subventions à 16 organisations de la société civile présentes dans 11 régions du pays, et a accompagné 695 parajuristes qui sont aujourd’hui bien formés, autonomes et compétents, et qui ont, à leur tour, assisté quelque 300 000 personnes.
« Je crois que je peux affirmer aujourd’hui que nous avons du mieux, que nous le pouvions, apporté notre contribution dans le respect et l’humilité, dans un esprit de collaboration et de franchise », a indiqué le directeur du projet USAID-Mali justice Projet, tout en soulignant qu’il reste beaucoup à faire pour poursuivre le travail déjà initié, afin de mettre en œuvre les réformes initiées.
Pour le secrétaire général du ministère de la justice, cette cérémonie consacre l’aboutissement de la phase de mise en œuvre du Projet Mali Justice Project de l’USAID, après sept (7) années d’accompagnement multiforme et de partenariat dynamique et fécond avec le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.
Il a témoigné que l’accompagnement de ce projet a contribué largement à l’essor du service public de la justice afin de le rendre performant, efficace, plus proche des citoyens et respectueux des droits humains.
« Durant sept ans, l’USAID MJP a contribué à façonner le nouveau visage de la Justice malienne même si certains chantiers ouverts ne sont pas encore totalement opérationnels », a-t-il affirmé, avant de solliciter la phase II de ce programme afin de parachever et mener à terme les chantiers en cours et de faire face à des nouveaux défis qui contribueront à consolider, de manière durable, l’Etat de droit et le respect des droits humains dans notre pays.

PAR SIKOU BAH

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