Les ministres des Affaires étrangères du Mali et de la Russie, respectivement Abdoulaye DIOP et Sergueï LAVROV, ont encore dénoncé toute politisation de la question de droit de l’homme alors qu’une mission d’experts indépendants de l’ONU est annoncée au Mali sur des accusations d’exactions militaires.

Les deux chefs de la diplomatie ont animé une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils ont été interpellés sur d’éventuelle d’une enquête d’experts indépendants au Mali sur les possibles violations des droits de l’homme par les FAMa et les militaires du groupe Wagner sur notre territoire.
Les deux ministres, à tour de rôle, ont donné leur position tout en regrettant que la question de droit de l’homme soit devenue une arme de déstabilisation de certains pays contre le Mali et autres États de la sous-région.
Pour le chef de la diplomatie malienne, le Mali, à ce jour, n’a été saisi d’aucune demande d’enquête qui sera menée par des experts dits indépendants sur des exactions commises au Mali.
« La protection et la promotion des droits de l’homme relèvent de la responsabilité des autorités maliennes et des autorités judiciaires du Mali qui ont des capacités pour prendre en charge la protection des droits de l’homme », a précisé M. DIOP, en indiquant que ces groupes doivent cesser d’être des instruments de ceux qui veulent déstabiliser notre pays.
Selon lui, la notion de la défense des droits de l’homme est un raccourci pour ces pays de déstabiliser nos pays. C’est leur dernier moyen, a estimé Abdoulaye DIOP, pour revenir au Mali ou faire en sorte que notre pays ne soit pas stable.
Il a indiqué qu’ailleurs, il y a des atrocités qui sont commises par des alliés de ces mêmes pays, mais qui sont couvertes. D’où, a affirmé M. DIOP, la politique deux poids, deux mesures.
« C’est à cette politique que nous voulons mettre fin. Nous respectons les Nations unies. Nous respectons la charte. Mais ces différents mécanismes doivent se situer dans ce cadre», a déclaré M. DIOP, en ironisant que son pays est déjà condamné avant même les enquêtes.
Quant à Sergueï LAVROV, a indiqué que pour faire une enquête sur des crimes militaires, il faut un mandat du Conseil de sécurité et doit être inscrit dans le cadre de la mission de la Cour pénale internationale.
D’ailleurs, il a regretté que cette Cour se soit discréditée pour avoir hésité de mener des enquêtes lorsque des soldats américains étaient mis en cause.
« Aucun expert ne peut dire qu’il peut s’occuper de telle enquête. Il y a des procédures que certains veulent briser et saper le pouvoir du conseil de sécurité de l’ONU en violation flagrante de cet organe, conformément à la Charte des Nations unies. Ils essaient de privatiser ces structures en fonction de leurs propres intérêts», a martelé le ministre russe.
Le Mali solidaire à la Russie
Par ailleurs, lors de la conférence de presse, le Mali, à travers son ministre des affaires étrangères, s’est par principe opposé à toute politique de sanction. A cet effet, pour le ministre DIOP, son pays ne soutiendra pas des sanctions contre d’autres pays, tout en exprimant sa solidarité à la Russie.
« La communauté internationale doit changer d’approche. Les sanctions ne règlent pas fondamentalement les problèmes. Il faut identifier les causes des problèmes et dialoguer. Il faut aussi éviter la sélectivité dans le traitement des questions internationales», a affirmé M. DIOP.

PAR SIKOU BAH

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