Dans sa série de visites de prise de contact, le Directeur Pays de Sahel Institute, Moussa Kondo, était à la Commission Nationale de Gouvernance-Mali du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (CNG-MAEP), hier mardi 10 janvier 2023. Il a rencontré le président de cette structure, l’Ambassadeur Illalkamar Ag Oumar et son équipe.
Notons que Sahel Institute est une organisation à but non lucratif qui œuvre sur les questions de sécurité, de consolidation et de promotion de la gouvernance et de la démocratie au Mali, mais aussi dans les régions du Sahel.
En campant le décor, le Directeur Pays de Sahel Institute, Moussa Kondo, a expliqué que si au cours des 10 dernières années, beaucoup de solutions et d’initiatives ont vu le jour, malheureusement celles-ci n’ont pas pu répondre aux besoins et aux attentes des populations.
Selon lui, son institut travaille pour engager davantage les populations, les Institutions, les autorités en vue de trouver des solutions appropriées et solides pour une démocratie active et participative.
« Au lieu qu’on se focalise davantage sur les mécanismes en vue de trouver les moyens pour apporter la paix, pourquoi ne pas se focaliser sur les victimes de ces nombreuses crises qui sont aujourd’hui des gens qui ne demandent pas grand-chose, qui se trouvent déplacer à l’interne et à l’externe et qui vivent dans des conditions inhumaines, indignes et difficiles », a-t-il dit.
Pour le Directeur Pays de Sahel Institute, il s’agit de mettre un focus particulier sur les victimes des conflits. Selon M. Kondo, leur approche est centrée sur l’humain. Pour lui, il s’agit de mobiliser les vrais acteurs. Il a tenu à noter qu’il faut conjuguer les efforts et les initiatives dans le sens de la résolution réelle de nos problèmes.
En prenant la parole, l’Ambassadeur Illalkamar Ag Oumar a précisé que leur commission ne vise que la gouvernance. Selon lui, c’est pour apporter la lumière sur ce que fait le Président de la République en matière de bonne gouvernance. « Parce que c’est le Président de la République à travers ses pairs qui est évalué. Il évalue ses pairs et ses pairs l’évaluent. On n’a rien à cacher en matière de bonne gouvernance. La Commission aide le Président de la République sur l’ensemble du territoire national, l’ensemble des thématiques du pays à présenter au monde entier. Nous avons déjà fait notre premier rapport qui a été évalué par les pairs Chefs d’État en avril 2010 et qui a été bien apprécié. Nous avons aussi élaboré un plan d’actions qui, malheureusement, n’a pas été validé suite aux évènements de 2012 », a-t-il déploré.
Il s’est à cet effet réjoui de la rencontre entre sa Commission et Sahel Institute. Il a rassuré que sa commission s’inscrira dans la logique d’un partenariat qui se trace, tout en souhaitant une coopération bien franche entre Sahel Institute et le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs.
Illalkamar Ag Oumar a profité de cette rencontre pour égrainer un chapelet de difficultés auxquelles sa structure est confrontée.
« Les difficultés que rencontre le MAEP s’expliquent par le fait que le Mali a été sous embargo. Tous nos partenaires qui étaient avec nous en matière de bonne gouvernance ont suspendu leurs financements. C’est ça le problème que nous avons. Nous fonctionnons présentement avec l’appui du Gouvernement, le budget national qui ne permet pas d’évoluer comme nous souhaitons. Nous avons des démembrements de la Commission MAEP dans chaque région qui ne sont pas fonctionnels présentement. L’Union africaine veut bien nous aider, mais elle est bloquée », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne son message à l’endroit des partenaires, l’Ambassadeur Illalkamar Ag Oumar a précisé ceci : « Le Mali reste toujours le Mali. Quelle que soit la situation que nous vivons, nous sommes le Mali. Le Mali est incontournable. Nous constituons le centre de l’Afrique. Nous avons 7 frontières. Nous ne pouvons pas vivre en autarcie. Nous ne pouvons pas flotter dans l’espace. Nous ne pouvons que tendre la main à nos voisins, être avec nos voisins et vivre avec nos voisins », a-t-il été clair.

PAR CHRISTELLE KONE

 

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