Le directeur de Cabinet de la Primature, le Pr Issiaka Ahmadou SINGARE, a démissionné de son poste, le mercredi 7 décembre. A ce stade, aucune raison officielle n’est avancée pour justifier cette décision, mais elle intervient alors que des informations font croire qu’il serait impliqué dans l’affaire de détournements du Fonds Covid-19 estimé à 10 milliards de FCFA. Au niveau de la Primature, d’autres sources parlent d’une divergence entre le directeur de Cabinet et le Premier ministre, deux amis de très longue date.

Le Pr Issiaka Ahmadou SINGARE a claqué la porte de la Primature ce mercredi. L’information a vite fait le tour des réseaux sociaux, mais peu de nouvelle circule sur les raisons de cette démission intervenue après la reprise des activités du Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla MAÏGA, qui promet de donner un nouveau souffle dans la marche du gouvernement.
Le contexte dans lequel cette décision est intervenue est troublant à cause de deux faits importants à savoir : la lettre circulaire signée par le directeur de Cabinet et l’affaire du fonds Covid-19. Aucun de ces deux éléments ne plaident en faveur du Pr Issiaka Ahmadou SINGARE.
Mais aussi seraient-ils suffisants pour pousser à la démission le directeur de Cabinet ?
Pour le 1er cas, le Pr Issiaka Ahmadou SINGARE a signé une lettre circulaire le mardi 6 décembre invitant les membres du gouvernement à faire parvenir au Premier ministre le compte rendu de leurs activités réalisées pendant la période intérimaire.
Il est reproché à ce document, qui a fuité sur les réseaux sociaux, moins de rigueur dans sa formulation. Dans cette correspondance, de trois paragraphes, signée par un Professeur, ont y relève trop de fautes. En outre, dans sa forme, ladite lettre circulaire présente des manquements à certains principes administratifs.
Est-ce le départ du directeur de Cabinet est lié aux nombreuses fautes dans sa lettre qui a suscité le tollé ? Non répond certains. Par ailleurs, plusieurs sources estiment que son départ serait lié à l’affaire de détournement du Fonds Covid-19 estimé à 10 milliards de FCFA.
Dans ce dossier, plusieurs personnes croulent déjà en prison en attendant leur jugement parmi lesquelles le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf BATHILY.
Dans ce scandale, ‘’Le 22 septembre’’ a révélé, il y a moins de deux semaines, outre les informations d’irrégularités contenues dans le rapport du Bureau de vérificateur général, des tentatives de régularisation de cette affaire après que la justice soit saisie.
Selon nos confrères du ‘’Le 22 septembre’’, cette tentative de régularisation « refusée par les financiers du fait que le dossier est déjà devant la justice, et que c’est à ce niveau seulement que tout devrait se régler a joyeusement été acceptée par le Directeur de cabinet du Premier ministre (PM), le Pr Issiaka Ahmadou SINGARE ».
En effet, celui-ci a, dans une correspondance datée du 10 octobre, demandé au ministre de la Santé et du développement social la vérification et l’enlèvement de trois millions de masques de protection contre la Covid-19, soutient le bihebdomadaire malien.
Le ministre, à son tour, a sollicité la direction de la pharmacie et du médicament pour réceptionner les masques. C’est un certain Aliou ASCOFARE qui en a fait la décharge le 26 octobre dernier, loin du regard de la commission technique chargée des réceptions.
La thèse de cette affaire est réfutée par des sources à la Primature qui soutiennent par contre que le directeur veut se reposer craignant le rythme du travail dans un contexte charnière de l’histoire de notre pays. Or, précisent-elles, son âge ne plaide pas pour un dynamisme au niveau du cabinet que le Premier ministre veut imprimer depuis son retour aux commandes.
Par ailleurs, plusieurs cadres nous murmurent que ce départ serait lié à des divergences entre les deux amis de longues dates, à savoir le PM et le désormais ancien directeur de cabinet de la Primature. Nos sources précisent que cette divergence n’était pas frontale. En dépit de cette situation, les deux cosignataires du livre intitulé : « Les rébellions au Nord du Mali : des origines à nos jours » s’estimeraient toujours au plus haut point.

PAR SIKOU BAH

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