Le Parena dans, un mémorandum rendu public le dimanche 24 novembre 2024, a appelé à l’ouverture d’une concertation inclusive de toutes les forces vives du pays « pour dresser une feuille de route de la transition en vue du retour à la légalité constitutionnelle par la tenue d’élections régulières et crédibles ».
Le parti du Bélier blanc s’est prononcé, à travers un mémorandum, sur la situation politique du pays. Dans le document dont nous avons reçu copie, le Parena se réjouit de la destitution du Premier ministre Choguel Kokalla MAÏGA, mercredi dernier, qui a été remplacé par Abdoulaye MAÏGA, le lendemain.
« Depuis sa nomination comme Premier ministre, en juin 2021, le PARENA avait attiré l’attention sur les risques que comportait la désignation, comme Chef d’un gouvernement de transition, du plus grand diviseur commun du pays. Hélas, nous n’avons pas été entendus », rappelle le Parena comme pour se donner raison du bien-fondé de ses critiques contre de Choguel qu’il qualifiait de Premier ministre « clivant ».
Pour le comité directeur du Parena, pendant trois ans et cinq mois, le Premier ministre sortant n’a raté aucune occasion, depuis la Primature, « pour cracher sur les forces démocratiques à l’origine de l’instauration de la 3ème République, pour isoler le pays de ses voisins et de la communauté internationale avec les conséquences que l’on sait ».
En effet, depuis la rectification de la transition en 2021, les désaccords et les tensions entre le pays et des partenaires internationaux ont abouti au retrait de plusieurs d’entre eux du Mali.
Si le Parena ne cache pas sa satisfaction du limogeage du Choguel K. MAÏGA, il souligne avoir appris la mise en place d’un nouveau gouvernement, le 21 novembre 2024 « sans aucune consultation des forces vives en dépit de l’aggravation des crises sécuritaire, économique, financière et politique ».
Dans son mémorandum, le parti du Bélier blanc a appelle à l’instauration d’un climat apaisé au Mali, en exhortant les autorités de la transition à garantir le libre exercice des libertés individuelles et collectives ; de mettre fin aux attaques contre les libertés démocratiques et préserver l’indépendance des médias ; de libérer les onze leaders de la coalition du 31 mars pour le retour à l’ordre constitutionnel qui croupissent en prison depuis cinq mois.
En outre, il demande la libération de tous les prisonniers politiques en citant nommément Etienne Fakaba SISSOKO, Ras-Bath, Rokia DOUMBIA Rose Vie chère, Clément Dembélé, Ben-le-Cerveau, Issa Kaou N’Djim etc… Par ailleurs, il demande aux autorités d’œuvrer pour le retour des exilés politiques.
A l’image de nombreux partis politiques, le Parena aussi, dans son document, renouvelle son appel à l’ouverture d’une concertation « inclusive de toutes les forces vives du pays pour dresser une feuille de route de la transition en vue du retour à la légalité constitutionnelle par la tenue d’élections régulières et crédibles ».
La finalité est de renouer avec l’ordre démocratique interrompu en août 2020 avec le coup d’Etat contre le feu président Ibrahim Boubacar KEITA.
Quant au processus de paix et de la stabilisation du pays, le Parena qui estime que le dialogue avec Kouffa et Iyad est indispensable propose aux autorités de la transition de « rechercher par les voies du dialogue l’extinction du feu djihadiste, la restauration de stabilité, de la paix au Nord et sur l’ensemble du territoire national ».
Enfin, alors que le préavis du retrait de l’Alliance des Etats du Sahel prend effet en janvier 2025, le comité directeur du Parena exhorte les autorités de la transition de renouer le dialogue avec la CEDEAO, l’Union Africaine et avec l’ensemble de la communauté internationale. Or, pour le cas de la CEDEAO, le président de la transition, Assimi GOITA, est ferme que c’est un processus irréversible.
PAR SIKOU BAH