La fédération locale des orpailleurs de Kéniéba estime que les raisons avancées par le ministère de l’administration territoriale pour suspendre les activités de leur fédération nationale ne sont plus d’actualité. Elle estime que l’actuel bureau, constitué quelques semaines plutôt, est victime d’une situation antérieure à sa mise en place.
Depuis le 6 novembre 2024, les activités de la fédération nationale par les orpailleurs du Mali (FNOM) sont suspendues par le ministère de l’Administration territoriale pour racket sur les sites miniers en violation des textes.
Face à l’accusation, la Fédération locale des orpailleurs de Kéniéba a réagi en se démarquant des raisons avancées et en précisant que cette procédure est une ancienne affaire antérieure à la mise en place du nouveau bureau de la fédération nationale par les orpailleurs du Mali (FNOM).
Donc, elle estime que celle-ci n’a aucune responsabilité dans cette affaire. Bien au contraire, des membres de la fédération locale de Kénièba, une zone d’orpaillage, estiment être engagés pour assainir le secteur.
A cet effet, rappellent-ils avoir entrepris par voie d’huissier une vaste opération de recensement des orpailleurs (nationaux et étrangers) afin d’évaluer les outils de chacun ainsi que l’impact réel de ceux-ci sur l’environnement.
« Cette activité a été d’ailleurs la toute première activité de notre bureau. A cet effet, l’actuel bureau n’a perçu aucuns centimes. Donc, ils ne sauraient se reconnaître dans les allégations formulées à l’encontre de sieur Keïta », a indiqué un membre furieux de la décision des autorités.
Ensuite, une commission de recensement a été mise en place dont l’objectif était d’effectuer le recensement des différents sites chinois, mossis et les placières s’y trouvant dans les onze communes du cercle de Kéniéba.
Selon le rapport d’huissier, contrairement aux orpailleurs chinois, ce sont les mossis qui utilisent des produits hautement toxiques (le cyanure) dans certains villages de Kéniéba pour extraire de l’or.
Et de souligner que cette pratique existe depuis des décennies déjà causé d’énormes préjudices à la population et à l’environnement de Kéniéba.
A en croire le rapport, la commission de recensement de la Fédération locale des orpailleurs de Kéniéba a procédé au recensement des différents sites d’orpaillage à l’issue duquel 1 42 sites exploités par les Chinois et les Mossis ont été répertoriés dans la commune rurale de Kéniéba, 1 118 dans la Commune de Sitakily, 623 dans la commune de Faraba.
« De notre passage respectivement dans ces villages, sur les différents sites que nous avons inventoriés, nous constatons que les chinois ont comme instrument de travail les pelles mécaniques et les Mossis en ont comme instrument les cyanures », indique le rapport.
Par SIKOU BAH