L’ancien président de l’Assemblée nationale éphémère, l’honorable Moussa TIMBINE, au cours d’une conférence de presse ce jeudi 5 janvier, a annoncé sa démission ainsi que celle de l’ensemble des structures du parti RPM dans la Commune V où il est, dit-on, indéboulonnable. Cette démission dont on veut minimiser la portée réduite à une seule section du District est politiquement symbolique, car elle constitue un gros pavé dans la marre du président de ce parti, Dr Bocari TRETA qui milite aussi dans cette même commune. Signifie-t-elle que le président du RPM a été déshabillé dans sa propre commune et qu’il n’a aucune base dans le parti ? Ses adversaires s’en délectent sur les réseaux sociaux.
La seconde gifle de Moussa TIMBINE au président Bocari TRETA et à son clan est les raisons qu’il donne à sa démission. Au-delà de l’explication, il s’agit d’un réquisitoire d’une rare violence contre un leader politique depuis des lustres. De l’incompétence à la trahison en passant par le clanisme tout y passe. Bref, c’est à cause des manœuvres du président TRETA et de son clan que Moussa TIMBINE et ses partisans ont quitté le RPM. Voici un extrait de la déclaration liminaire de Moussa TIMBINE:

Aujourd’hui le constat est amer. Tout d’abord, nous constatons :
1. La dégradation générale de la situation du parti caractérisé notamment par :
• Le dépassement du délai statutaire du Congrès initialement prévu pour le 23 Octobre 2019;
• Les prises de décisions anti-statutaires lors des Troisièmes Assises du Comité
Central;
• Le refus de l’ex Président du Parti Dr. Bocari TRETA, d’accorder une motion en l’honneur de Feu le Président IBK, fondateur du Parti, lors des Troisièmes Assises du Comité Central du RPM;
• La mise en place de sections parallèles au mépris des textes;
2. Ensuite, le refus catégorique d’appliquer la décision de la Cour d’Appel de Bamako qui stipule que :
– Le BPN – RPM forclos, sur la base de l’article 32 des statuts du parti,
Les décisions prises lors des Troisièmes Assises du Comité
Central, déclarées nulles et de nul effet,
– Les parties doivent s’atteler à la mise en place une commission en vue de créer les conditions de la tenue d’un Congrès.
3. Et enfin, l’établissement de sentiments de confusion et de doute qui suscite :
– De l’inquiétude auprès des militantes et militants qui aspirent à se présenter aux élections communales et législatives.
– Des hésitations dans l’esprit des militants à continuer de militer dans un parti sans perspective claire, sans cohésion, plutôt habité par le démon du clanisme.
Ainsi, est-il aisé de constater que le camp d’en face n’était animé que par la volonté de tourner rapidement la période incarnée par IBK, continuant ainsi la trahison qui a commencé de son vivant et qui a nourri la violente contestation au début de son deuxième mandat.
L’illustration parfaite demeure la tenue précipitée du Comité Central, dont le but inavoué était le choix du candidat du Parti aux prochaines élections présidentielles, tout cela au mépris des textes du parti.
Or, dans le cas d’espèce, au lendemain du coup d’Etat, la priorité devait être le bilan du parti, le diagnostic des causes qui ont entraîné la chute du pouvoir et les stratégies permettant de corriger nos erreurs tout en capitalisant les acquis afin de reconquérir la confiance des maliens à travers un parti rénové, plus que jamais soude et préparé pour le redressement du Mali.
Plutôt que de nous atteler à nous engager dans cette voie, l’ex BPN forclos, sous la houlette de quelques personnes prétendant agir au nom de tout le monde, s’est inscrit dans une logique d’opposition stérile au moment où la majeure partie de la population estime que les priorités sont ailleurs.
Cette erreur stratégique a malheureusement contribué à monter un bon nombre de maliens contre le parti d’IBK, perçu aujourd’hui comme le seul comptable des insuffisances du régime alors que l’esprit rassembleur d’IBK a permis d’associer l’essentiel de la classe politique à la gestion du pouvoir ».

La Rédaction

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