Les autorités de la Transition ont repoussé la mission des chefs d’État de la CEDEAO annoncée pour demain mardi à Bamako dans le cadre de l’affaire des mercenaires ivoiriens inculpés pour « tentative de d’atteinte à la sûreté ». En évoquant des « contraintes d’agenda », la Transition indique qu’elle ne pourrait pas recevoir les présidents mandatés par l’organisation sous régionale avant le jeudi 29 septembre.

La CEDEAO se montrant encore sous l’ordre d’un clan a décidé lors de son sommet extraordinaire tenu en marge de la 77e AG de l’ONU de l’envoie de trois chefs d’Etat dans notre pays en vue de la libération des soldats ivoiriens inculpés par la justice malienne pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».
Arrêtés le 10 juillet alors en mission privée dans notre pays au compte de Sahel Avion service (SAS), l’affaire des militaires ivoiriens considérés par les autorités de la transition comme des « mercenaires » continue d’opposer notre pays à la Côte d’ivoire. La situation s’est cristallisée suite à une contrepartie demandée par la transition, une exigence diabolisée alors qu’elle est une pratique courante utilisée par de nombreux pays dont la Côte d’ivoire.
Son président Alassane Dramane OUATTARA, qui crie sur tous les toits du monde, a usé de ce qu’il qualifie aujourd’hui « de chantage inacceptable » pour obtenir l’extradition de certains de ses détracteurs.
Statuant sur ce dossier à la demande du président ADO, les chefs d’État de la CEDEAO tentent de rendre une justice à un sens en condamnant avec fermeté l’incarcération continue des soldats ivoiriens ; dénonçant le chantage exercé par les autorités maliennes dans cette affaire ; et enfin en demandant la libération sans condition des 46 soldats détenus au Mali. Parce que ces dirigeants de la CEDEAO ignorent complètement la faute commise par les « mercenaires » ivoiriens et reconnue par les autorités de ce pays. Celles-ci ont d’ailleurs exprimé leur regret et admet que des manquements ont été faits dans la procédure. A partir de ce constat, le communiqué de la CEDEAO ne devrait passer sous silence ce manquement, conséquence de ce qu’elle qualifie de « l’incarcération continue ».
Ainsi, en vouloir au Mali alors qu’une commission de faute a été constatée et caresser les autorités ivoiriennes dans le sens des poils, est une véritable justice à géométrie variable. Encore une fois, la CEDEAO appelée à faire sa mue traine son image dans la boue et persiste dans le traitement inégalitaire de ses membres.
Mais impossible d’attendre mieux de la part d’une institution sous régionale instrumentalisée et aux services des puissances étrangères qui reprend presque ‘’mot pour mot’’ les décisions du Conseil national de sécurité de la Côte d’ivoire sur cette affaire.
Autre hic dans cette brouille, est le silence assourdissant des responsables de la CEDEAO, plusieurs semaines après l’arrestation des mercenaires ivoiriens le 10 juillet à l’aéroport international de Bamako. Aucune réaction de l’organisation sous régionale. En effet, la communauté internationale, (la CEDEAO et l’UA), n’a pas pipé mot dans cette affaire des 49 mercenaires qui a créé pourtant une vive tension entre la Côte d’Ivoire et notre pays. Or, celles-ci nous avaient habitué à une réaction au quart de tour chaque fois qu’il s’agit du Mali.

Par exemple, les sorties de la CEDEAO relatives à l’arrestation de certains leaders politiques (injonction de libérer des prisonniers de droit commun en les faisant passer pour des victimes politiques), au chronogramme, à la fermeture des frontières, au délai de la Transition, etc.
Il a fallu la facilitation togolaise sollicitée par les autorités de la Transition que des responsables de la CEDEAO tentent eux-aussi d’agir. A cet effet, plusieurs personnalités du continent sont intervenues en vue du dénouement de cette crise entre le Mali et la Côte d’ivoire. Parmi lesquels, les présidents sénégalais, algérien, nigérian et bien d’autres personnalités influentes.
Si ces démarches peinent à convaincre le Mali de libérer les soldats ivoiriens, la CEDEAO lors de sa réunion extraordinaire tenue à New York, après avoir pris fait et cause en faveur de la Côte d’Ivoire, a décidé de l’envoie des trois présidents à savoir Nana Akufo-Addo, Faure Gnassingbé et Macky SALL ce mardi 27 septembre à Bamako. Objectif : obtenir la libération des « mercenaires » ivoiriens.
Sauf que, les autorités de la Transition, 48 heures après le sommet extraordinaire, décident leur propre agenda pour accueillir les émissaires de la CEDEAO. Ce serait soit le jeudi 29 septembre ou le vendredi 30 septembre. En renonçant à la date retenue par la réunion de la CEDEAO, le gouvernement de notre pays évoque des « contraintes d’agenda ».

PAR SIKOU BAH

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