Hier mercredi, dans plusieurs localités, des populations ont encore manifesté pour saluer l’entrée des Forces armées maliennes (FAMa) dans la ville rebelle de Kidal sans avoir demandé d’autorisation particulière. Ces manifestations ont eu lieu à Koulikoro, à Tombouctou, à Bamako, à Nara entre autres.

Désormais, le mardi 14 novembre est devenu une date symbolique et même historique pour beaucoup de Maliens, si ce n’est la nation entière. Pour cause !
Après la dissolution de l’enclave de Kidal la veille, des populations en liesse témoignent leur soutien, et expriment leur solidarité aux Forces armées maliennes, les héros du moment.
Encore ce mercredi à Bamako ; cette fois-ci devant la Tour de l’Afrique, des dizaines personnes se sont données rendez-vous pour la montée des couleurs nationales.
« Aujourd’hui, c’est un grand jour pour notre pays. Pendant 10 ans, nos frères sont tués à Kidal, à Tombouctou. Ce que les autres n’ont pas pu faire en 10 ans, la transition l’a fait en deux ans avec l’’entrée des FAMa à Kidal. Pendant 10 ans, ils n’ont pas pu sécuriser le Mali », a déclaré un manifestant très remonté contre la MINUSMA qu’il accuse d’avoir armé les terroristes contre les FAMa.
« Celui qui arme un terroriste est un terroriste. La MINUSMA est terroriste », fulmine-t-il.
En effet, la thèse de complot de la Mission onusienne est renforcée auprès de nombreux Maliens lors que l’armée a affirmé, dans son communiqué, avoir détruit un véhicule de la MINUSMA plein d’explosifs et détenu par les terroristes.
Même ferveur était à Tombouctou. Ce jour, ils étaient sortis en grand nombre pour occuper la place de l’indépendance de la ville en tenant des messages de remerciement aux FAMa.
Sur place, des autorités politiques, administratives et coutumières étaient présentes, avec à leur tête, le gouverneur de la région, Bakoum KANTE.
Le chef de l’exécutif dit ne pas être surpris de la grande mobilisation des populations de Tombouctou. Selon lui, la ville s’est toujours mobilisée pour apporter son soutien à la transition.
« Nous devons encore apporter notre soutien aux FAMa qui sont là pour nous. Cette victoire est notre victoire. Cette libération, c’est une joie. Que la paix revienne au Mali », a indiqué le gouverneur de la région.
Auparavant, un manifestant portant au cou les couleurs nationales affirme ne pas pouvoir rester en marge de cette mobilisation pour une cause noble et pour marquer un événement historique pour notre pays.
« Ce qui s’est passé à Kidal est sans doute le signe que les choses ont changé et peuvent s’améliorer au bénéfice de la population. Les FAMa à Kidal, c’est la fin d’une ère. Le début de nouveau départ dans cette région qui a fait tant de défiance à la république », a-t-il déclaré.
Un autre manifestant, de son côté, ajoute : « Ils voulaient nous diviser pour mieux régner, nous avons résisté. Pour la paix, la stabilité, nous devons tout donner parce que sans la paix et la stabilité, pas de développement. Nous avons besoin les uns des autres. Nous partageons les mêmes espaces, souvent les mêmes cultures, alors nous sommes des frères ».

Symbole de la lutte anti-terroriste au Sahel, la ville de Kidal était, depuis 11 années, était encerclée par les groupes armés qui réclament leur indépendance.
Durant tout ce temps, ces derniers avaient réussi à empêcher l’armée régulière malienne de s’en approcher.
Entre 2012 et 2014, l’armée malienne avait subi d’humiliantes défaites dans la région. Pour toutes ces raisons, l’occupation de cette ville par l’armée est une source de fierté. A ce jour, mission accomplie pour les FAMa. Cependant, les groupes rebelles qui ont quitté la ville évoquent un repli «stratégique».

PAR SIKOU BAH

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