Retranchés dans l’Adrar des Ifoghas (Kidal), les groupes armés séparatistes du Nord sont en rupture avec les autorités qui n’entendent pas céder à leurs exigences. Comme conséquences de cette situation, les ex-rebelles de Kidal ont annoncé leur retrait des instances de mise en œuvre de l’Accord et pointent du doigt ‘’le manque de volonté politique de gouvernement’’. Ce n’est pas tout, en plus de cette accusation sans preuve, l’Etat du Mali est aussi accusé d’indifférence face aux massacres des groupes terroristes sur les populations civiles. Mais, la question que l’on se pose à ce niveau est de savoir ce que la CMA a fait pour protéger ces populations au nom desquelles elle se pavane ?
Depuis quelques semaines, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) multiplie les déclarations hostiles aux autorités, en demandant notamment une rencontre sur un terrain neutre pour discuter des difficultés avec le gouvernement.
À cause de ces divergences, la CMA a annoncé suspendre sa participation au Comité de suivi de l’Accord pour la paix tout en se retirant également de la Commission de finalisation de la constitution ; dans un communiqué signé par son porte-parole, Almou Ag Mohamed en date du 27 janvier 2023.
Aussi, la CMA a déploré l’approche discriminatoire du pouvoir central dans la gestion de certaines situations et affaires.
En effet, elle estime que la gestion d’un pays suppose que l’Etat a la même compassion pour tous les citoyens sans distinction, faisant allusion aux massacres des populations de Ménaka, Ansongo sans aucune réaction de l’Etat.
Selon la CMA, il y a deux poids deux mesures dans la réaction de l’Etat face aux exactions des groupes armés terroristes contre les populations civiles.
Certes, nous concédons avec la CMA que conformément aux dispositions de l’Article 2 de la Loi fondamentale : «Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée».
De ce fait, le gouvernement n’a pas le droit de réagir différemment face aux situations, en fonction de la position géographique des citoyens.
Mais, au même moment, on se demande où était la CMA au moment où les groupes terroristes massacraient les populations civiles sur cette partie du territoire qu’elle revendique et qui est sous son influence ?
Où étaient passées les armées de la CMA, capables de rivaliser avec l’armée malienne lors des différentes cérémonies. Comme dit l’adage, «qui n’empêche pas pèche».
De ce point de vue, la CMA qui accuse le gouvernement du Mali d’indifférence est elle aussi coupable de non-assistance aux populations civiles en danger de mort.
En tout, la CMA qui s’est murée dans le silence pendant les massacres n’est pas fondée à défendre la mémoire des victimes.
Elle qui préfère attendre la fin des massacres pour faire ses décomptes macabres, au même moment le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), était sur le terrain pour défendre les populations, en collaboration avec les FAMa, contre la folie meurtrière des groupes armés terroristes.
On se rappelle, en mars 2022, les FAMa avaient intervenue en sauveur dans plusieurs localités au nord du pays pour sauver et protéger les populations des groupes terroristes comme ce fut le cas à Ménaka, Tessit, Tamalat, Aguelhoc, Talataye.
Mais pour salir cette victoire contre les terroristes, la CMA a pondu un communiqué pour accuser l’armée malienne d’exactions contre les populations civiles.
Selon plusieurs témoignages à l’époque, les actions des FAMa ont permis d’infliger de lourdes pertes aux groupes terroristes les obligeant à abandonner le terrain et de se battre en retrait.
Cette action de sauvetage et de protection des FAMa a été hautement saluée à sa juste valeur par les populations victimes de ces terroristes.
Mais, au lieu de saluer, à son tour, cette action salvatrice des FAMa, la CMA s’est permise d’accuser, sans preuve, l’armée d’avoir commis des exactions, à l’encontre des populations qu’elle est venue sauver.
Aujourd’hui, c’est la même CMA qui accuse l’Etat du Mali d’indifférence face à la souffrance des populations.
En définitive, c’est plutôt la CMA qui, au lieu d’accuser l’Etat du Mali et les FAMa, doit clarifier sa position vis-à-vis des groupes terroristes. Et cela, en expliquant à l’opinion nationale et internationale pourquoi elle ne se fait jamais attaquer par ces groupes terroristes ; contrairement aux autres Mouvements signataires de l’Accord attachés à l’unité nationale et à la souveraineté du Mali ?
En tout cas, les signes ne trompent pas, car de toute évidence, Kidal est devenu un camp retranché qui s’exhibe à nouveau avec le djihadiste Iyad Ag Ghali, avec les sempiternelles menaces assorties de chantages auxquels ces groupuscules Touaregs de Kidal nous ont habitués ?
Par Abdoulaye OUATTARA