Depuis le 31 mai 2023, les services de l’hôpital Gabriel Touré sont perturbés par une série de grèves. Ce lundi, la grève est entrée dans sa 4e phase au grand désarroi des patients qui ne savent plus à quel saint se vouer. Malgré la gravité de la situation, les autorités persistent dans un bras de fer avec les syndicats qui sont déterminés à avoir gain de cause dans leurs revendications. Si rien n’est fait dans l’immédiat, le pire risque de se produire dans cet hôpital de référence. Jusqu’où ira ce bras de fer aux conséquences incalculables pour les populations innocentes ?

Les responsables du Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille (SNS-AS-PF) et du Syndicat autonome des cadres médicaux du Mali (SYNACAM) ont animé un point de presse, le lundi 17 juillet 2023, essentiellement consacré aux raisons de cette série de grèves qui paralysent ce centre hospitalier du Mali. Au cours de cette rencontre avec les médias, le Dr Locéni BENGALI, secrétaire général du SNS-AS-PF, a dénoncé ce qu’il qualifie de mépris des autorités face aux doléances des travailleurs.
Les syndicalistes revendiquent entre autres, une gouvernance hospitalière vertueuse ; des conditions d’accueil, de soins et d’hospitalisation dignes d’un hôpital ; un plateau technique acceptable ; le respect des engagements pris vis-à-vis du personnel à travers différents procès-verbaux de conciliation ; l’amélioration des conditions de vie du personnel en remettant certains travailleurs lésés dans leur droit…
Les syndicats déplorent des conditions d’accueil déplorables, le non-respect des engagements pris par l’État, un plateau technique défaillant.
«Aujourd’hui, c’est l’indifférence totale. Les deux ministères qui sont chargés de gérer ce préavis ne nous ont pas conviés à la conciliation comme cela se doit ; et la grève était inévitable», avait déploré Locéni BENGALY lors de la conférence de presse.
Avec cette série de grèves, chaque semaine, des jours de congé de travail sont observés dans cet hôpital.
L’on se demande si c’est le gouvernement qui ne veut pas avancer en accordant une oreille attentive aux revendications, ou est-il en face de responsables syndicaux avec des revendications hors de portée des moyens de l’État ?
En tout cas, les syndicalistes estiment que leurs revendications ne sont pas de la mer à boire pour l’État.
Dans les deux cas, c’est la population qui est principale victime, puisque c’est en son sein qu’on dénombre les personnes les plus affectées par cet arrêt de travail du personnel sanitaire.
En tout cas, si cette grève continue ainsi, le ministre de tutelle et toutes les autorités compétentes se rendraient coupables d’une négligence aux conséquences incalculables pour la population.
Autant, les dirigeants méritent respect et considération de la part de leurs subordonnés, autant ceux-ci doivent faire violence sur eux-mêmes pour mériter la confiance.
Dans une telle situation qui met en péril des vies humaines, syndicalistes et autorités doivent savoir qu’ils ont tous une dette morale à payer à ce pays qui doit être au-dessus de tous.
Dans un pays comme le nôtre, où le système sanitaire est en construction, et où la quasi-totalité des populations ont recours aux structures publiques, une série de grèves dans un hôpital comme Gabriel doit être évitée à tout prix.

PAR MODIBO KONE

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