Suite à la mise place de la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution par décret N°2023-0055/PT-RM du 27 Janvier 2023, dont elle dit se démarquer, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui avait suspendu sa participation aux mécanismes de mise en œuvre et de suivi de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, dans un communiqué rendu public ce vendredi, réitère publiquement sa demande au chef de file de la médiation d’une rencontre bilatérale en terrain neutre avec le gouvernement du Mali.
Les ex-séparatistes qui veulent le beurre et l’argent du beurre, tout en restant dans les institutions de la République, essaient pour la énième fois la pirouette d’être une République dans une République et de traiter d’égal à égal avec la République souveraine du Mali.
En effet, en politique, les mots ont leur sens et leur poids. Le bilatéralisme qu’ont toujours prêché les séparatistes dans leurs relations avec l’État est la doctrine qui privilégie des relations internationales basées sur des accords ou des échanges bilatéraux entre les États. C’est le langage dont on use dans le domaine de la coopération et de l’engagement international et qui fait appel à la notion de réciprocité. Ainsi, on parle de bilatéralisme lorsqu’il s’agit de désigner le processus de la négociation d’accords bilatéraux entre États désireux d’établir entre leurs territoires respectifs la paix et la non belligérance par exemple. Sauf que dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger les deux parties (le gouvernement du Mali et les ex-séparatistes) s’engagent à reconnaitre et à appartenir à une seule République, à un seul Mali, un et indivisible : «les parties dans l’esprit de la feuille de route, réitèrent leur attachement aux principes ci-après : respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali, ainsi que la forme républicaine et son caractère laïc… » (article 1e )
Donc, sauf parjure, les ex-séparatistes ne peuvent vouloir traiter d’égal à égal avec l’État du Mali ; et sous aucun prétexte. Veut-elle «discuter de la viabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » ? Les autorités de la transition restent convaincues que, malgré la complexité des défis, la mise en œuvre diligente et de manière constructive de l’Accord pour paix demeure le cadre viable pour ramener la paix et la stabilité dans le pays et contribuer à faciliter le retour de l’Administration, la fourniture des services sociaux de base et le retour dans la sécurité et la dignité des déplacés internes et des réfugiés dans leur localité d’origine.
S’ils veulent entrer dans le cadre ? Ils sont et restent des enfants de la République, même égarés…En ce moment, le chantage à la partition du pays qui ne passe plus doit cesser pour aller l’essentiel.
PAR SIKOU BAH