Après 5 jours de combat, les Forces armées maliennes (FAMa) ont commencé, hier mardi, l’occupation de la ville de Kidal ; lavant ainsi l’affront subi en 2014. L’occupation de cette ville rebelle était une question d’honneur pour les autorités de la transition dont les actions s’inscrivent dans le cadre de la restauration de la souveraineté nationale. Sans jubiler, le Président de la transition, Assimi GOITA, dans un post sur X, saluant le sacrifice des soldats et la résilience du peuple, a estimé que la mission n’était pas achevée.

C’est officiel, les Forces armées maliennes (FAMa) ont honoré leur engagement, ce mardi 14 novembre, en reprenant les emprises de la MINUSMA qui les revenaient de droit, conformément aux principes des Nations unies. L’épreuve du bras de fer imposée par les rebelles séparatistes a été en faveur de nos FAMa qui ont su se relever après des replis tactiques et stratégiques. Comme disait Simon Bolivar « l’art de la victoire s’apprend dans la défaite ».
Depuis 2012, c’est la première fois que nos soldats foulent le sol de cette ville du Mali, sans avoir besoin d’une autorisation spéciale au préalable. Ce moment était très attendu depuis des années pour honorer les vies humaines sacrifiées pour la défense de l’intégrité du territoire national.
En occupant fièrement les positions stratégiques de la ville après avoir mis en déroute les rebelles et les terroristes en 5 jours de combat, notre pays vient de franchir un pas décisif de la libération des localités qui échappent au contrôle de l’Etat et où les forces du mal imposent des diktats à la population civile. Aussi, c’est une étape importante dans l’affirmation et l’exercice de la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire.
L’objectif ultime était de mettre fin au statut particulier de fait de la ville de Kidal instauré à partir de 2012. Une ville où les responsables de l’Etat, pour y accéder, devaient avoir l’assentiment des princes de la localité. On se rappelle de la visite meurtrière de 2014 conduite par le Premier ministre d’alors, Moussa MARA. La suite de cette histoire est connue.
Cette situation a été une question d’honneur et d’orgueil pour les nouvelles autorités dont les engagements politiques et militaires sont sans équivoques : pas question de laisser Kidal entre les mains d’une force quelconque. La ville doit rentrer dans le giron de la République dont le caractère indivisible, laïc et républicain est consacré dans la Constitution et dans l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
« Nous, nous avons toujours demandé la paix et notre main reste encore tendue. Mais quand on vient nous agresser, nous tuer dans cette quête de paix, on ne peut pas s’asseoir, regarder et laisser faire », avait lancé le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, avant d’ajouter : « Nous n’allons pas céder. Je le dis aux Maliens. Nous allons recouvrer notre honneur et notre dignité. Toutes les bases occupées par les forces internationales, nous allons les occuper ».
Chose promise, chose faite. Le Président de la transition, Assimi GOITA, dans un message partagé sur les réseaux sociaux, annonce aussi la bonne nouvelle en ces termes : « Aujourd’hui, nos Forces armées de sécurité se sont emparées de Kidal ». Une déclaration qui marque un tournant historique dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Mais pas la fin du processus comme indiqué par Assimi. « Notre mission n’est pas achevée. Je rappelle qu’elle consiste à recouvrer et à sécuriser l’intégrité du territoire, sans exclusive aucune, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité ».
L’un des plus durs a été fait, il reste cependant la sécurisation de cette ville, la restauration de la justice, la mise en œuvre des politiques de développement en faveur de la population civile conformément à la mission de l’Etat.
Par ailleurs, sans aucune rancune, l’Etat doit s’organiser pour la reprise du dialogue avec les rebelles et les Maliens égarés membres des groupes terroristes. Parce que seules les armes ne peuvent mettre fin à une situation conflictuelle. Tôt ou tard, on finira par dialogué entre fils du même pays. Alors, il faut envisager l’option du dialogue pendant qu’il est encore temps.

PAR SIKOU BAH

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