Au terme de l’exercice budgétaire 2023, la Direction des finances et du matériels (DFM) du ministère de la Justice et des droits de l’homme a reversé la somme de 264 800 575 F CFA consécutive à la non-exécution de certains marchés. L’information peut paraître anodine ; mais dans un contexte de lutte contre la délinquance financière et la réduction du train de vie de l’Etat, elle témoigne certainement de la volonté des autorités judiciaires de jouer la carte de la transparence.

L’information a été donnée, lundi dernier, au cours de la cérémonie de remise des Rapports annuels 2022 et 2023 portant sur les activités réalisées par l’ensemble des services du département au Garde des sceaux dans les locaux du ministère de la Justice et des droits de l’homme.    

Lundi dernier, Moussa Kissima TRAORE, DFM du ministère de la justice et des droits de l’homme, a procédé à la présentation du bilan financier du département pour l’exercice écoulé.

Il ressort de sa communication que le budget de l’ensemble des structures, tant au niveau central et au niveau régional, du ministère de la justice et des droits de l’homme, au titre de l’année 2023, se chiffre à 39 933 642 000 F CFA sur lequel 19 388 635 000 sont gérés par la direction des finances et du matériels pour le compte de trois programmes constituant la portion centrale. Ainsi, le taux d’exécution du budget de la portion centrale du ministère de la justice et des droits de l’homme, au titre de l’année 2023, en termes d’engagement (Crédits engagés/crédits notifiés x 100) est de 91,45% et 93,19% en termes de liquidation (Mandats de paiement effectués/crédits engagés x 100).

La mise à la disposition de ces crédits ont permis, selon M. TRAORÉ, la prise en charge des salaires principalement, la réalisation des activités ci-après :

Pour le programme 1.009 : administration générale, coordination et contrôle : l’acquisition des fournitures et mobiliers de bureau, des matériels et consommables informatiques pour le fonctionnement des structures du programme ; l’achat du carburant pour les structures du programme pour les réalisations des missions obligatoires.

Sur la situation de passation des marchés, sur un total de 190 marchés programmés, la DFM a pu exécuter 144 pour un taux de 75,78%.

La non-exécution de l’ensemble des marchés programmés est consécutive à la non ouverture de l’intégralité des crédits budgétaires inscrits au titre de l’année 2023.

En plus du fonctionnement des structures, la DFM a affecté 620 matériels de mobiliers de bureau, à savoir : motos, armoires, salons, climatiseurs, réfrigérateurs, ordinateurs, imprimantes, etc. dont 177 pour les services centraux et 443 pour les juridictions, soit un taux de 71,45%.

Par ailleurs, la DFM a aussi procédé au reversement du trésor public d’un montant de 264 800 575 F CFA.

Ce geste est à l’honneur du Chef du département, Mamoudou KASSOGUE, engagé depuis trois ans dans une quête d’une justice moderne, efficace, accessible, respectée et respectable, au service de la nation.

Cette annonce arrive au lendemain des assises du Dialogue inter-malien (DIM) qui a fait de fortes recommandations en faveur de lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique.

Parmi lesquelles, beaucoup se rapport à la lutte qui a un rôle clé dans la répression des phénomènes de délinquances et de lutte contre la corruption si cher au peuple Malien.   

Il s’agit, selon les conclusions du DIM de rapprocher la justice des justiciables, au besoin, par le biais des parajuristes et des conciliateurs de justice ; Réduire le train de vie de l’Etat ; Améliorer la gouvernance par le respect des textes en vigueur relatif à la lutte contre la corruption, le favoritisme, le clientélisme, l’enrichissement illicite, l’impunité, le népotisme et le tribalisme ;  Renforcer l’indépendance et la transparence de l’institution judiciaire pour une meilleure distribution de la justice ;

Instaurer un mécanisme de redevabilité et de transparence dans la gestion des ressources publiques.

Le DIM appelle aussi à garantir l’équité et la transparence dans la gestion des affaires publiques ; et à développer une stratégie de communication sur les méfaits de la corruption.

Par Abdoulaye OUATTARA

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