Les responsables de la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) ont animé ce samedi 14 janvier 2023 à Maeva Palace pour partager la synthèse nationale de leurs missions d’observation de la Révision annuelle des listes électorales (RALE) qui se sont déroulées du 1er octobre au 31 décembre 2022. Cette conférence a été une occasion pour la MODELE-Mali d’inviter le gouvernement à accélérer le processus d’installation des coordinations (démembrements) de l’Autorité indépendante des gestions des élections (AIGE) dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats, conformément aux articles 22, 23 et 24 de la Loi électorale.
Cette conférence de presse était animée par le président de L’OBSERVATOIRE, le Dr Ibrahim SANGHO, Chef de mission de la MODELE-Mali ; en présence de Mamadou Lamine DIARRA, ELE ; de Abdoulaye GUINDO, Doniblog, etc.
Dans son propos liminaire, le Dr Ibrahim SANGHO, a rappelé que cette activité s’est déroulée conformément à l’article 52 de la Loi n°2022-019 du 24 juin 2022, portant Loi électorale, qui prévoit que les listes électorales font l’objet d’une révision annuelle du 1er octobre au 31 décembre de chaque année.
Pour observer la Révision Annuelle des Listes Électorales (RALE), a-t-il fait savoir, la MODELE Mali a déployé ses 75 observatrices et observateurs à long terme (OLT),
Selon lui, le présent Rapport est la synthèse des informations recueillies sur l’ensemble du territoire, concernant la période du 1er au 31 décembre 2022 et vient ainsi compléter les informations recueillies, par les OLT de la MODELE, du 1er octobre au 30 novembre 2022.
De façon générale, dit-il, la RALE s’est déroulée malgré des difficultés liées à la transmission tardive des documents nécessaires dans certaines localités, notamment à Gourma Rharous lors du démarrage des activités ainsi qu’à l’insécurité ayant empêché l’opérationnalisation de plusieurs commissions administratives, notamment à Niafunké et à Gourma Rharous.
A ces défis, s’est ajoutée une faible affluence des citoyens lors de cette opération de révision des listes électorales.
A l’issue de l’observation de la RALE, et en vue des prochains scrutins, la MODELE a formulé plusieurs recommandations.
Ces recommandations vont de la nécessité de renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire, pour permettre aux citoyennes et citoyens de vaquer librement à leurs occupations quotidiennes et être en mesure de participer pleinement aux prochaines élections ; à l’accélération du processus d’installation des coordinations de l’AIGE (démembrements) dans les régions, cercles, communes, ambassades et consulats, conformément aux articles 22, 23 et 24 de la Loi électorale.
La mise en place, dans les meilleurs délais, du cadre de concertation permanent avec l’administration, les partis politiques et la société civile tel que prévu à l’article 4 de la Loi électorale.
La mise en place dans les meilleurs délais du processus d’accréditation des observateurs tel que prévu à l’article 39 de la Loi électorale.
L’adoption de stratégies de prise en compte, dans le fichier électoral, des nouveaux majeurs ainsi que des populations déplacées internes.
La mise en place d’une véritable politique de communication autour de l’importance des listes électorales et du fichier électoral.
L’intensification des activités de sensibilisation et de mobilisation en faveur de l’organisation d’élections libres, transparentes, crédibles et sans violences.
Répondant aux questions des journalistes, le Dr Ibrahim SANGHO, a affirmé que le respect de la souveraineté commence par le respect de sa parole donnée.
Selon lui, le Mali avait donné, dans un premier temps, un délai de 18 mois pour la durée de la transition à la CEDEAO qu’on n’a pas pu respecter. Ensuite, pour obtenir la levée de l’embargo, le Mali a présenté en juin 2022 un chronogramme détaillé de 24 mois qui prévoit six scrutins.
Compte-tenu du retard accusé dans la mise en place de l’AIGE, il s’avère difficile pour le gouvernement de respecter la date du 19 mars 2023 pour la tenue des élections référendaires. C’est pourquoi, la MODELE-Mali invite l’AIGE à se prononcer sur la question.
Aussi, en cas de nouvelle constitution, il y aura, dit-elle, obligatoirement une phase de relecture des textes qui va prendre au moins une période de 6 mois. Il s’agit notamment de la loi électorale, du Code des collectivités, de la réforme territoriale, etc.
Face à cette situation, la MODELE-Mali invite les autorités à rechercher un consensus politique afin d’aller aux élections essentielles de fin de transition, notamment, le référendum, de l’élection présidentielle et de l’élection des députés.
«On n’est pas obligé de faire six scrutins pour sortir de la transition. Dans tous les cas, nous avons pris l’engagement de finir avec la transition en 2024 et nous avons l’obligation de respecter cet engagement», a conclu le Dr SANGHO.
Par Abdoulaye OUATTARA