Des responsables du Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel ont été reçus par le Premier ministre par intérim, le mardi 29 novembre. A ce dernier, ils ont remis leur document de sortie de crise qui a été présentée au média le samedi dernier lors d’une conférence de presse.

Cette audience s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres initiée par le collectif politique en vue de « rassembler les Maliens pour une sortie de crise » et l’organisation des élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
A cet effet, ce 29 novembre, le Premier ministre par intérim, Abdoulaye MAIGA a accordé une audience à une délégation du
Cadre conduite par son Dr Modibo SOUMARE accompagné de l’ancien ministre Amadou KOITA…
Lors de cette entrevue, le Cadre a remis son document de sortie de crises dans lesquelles le pays est plongé depuis des années. La première de ce plan de sortie de crise a été donnée à la presse lors d’une conférence tenue le samedi dernier.
Dans ce plan, le Cadre rappelle que conscientes de la gravité de la situation, les forces politiques et sociales du pays ont choisi d’accompagner cette Transition dont elles ont par ailleurs souhaité la réussite mais dans le dialogue et l’inclusion.
Elles regrettent cependant que la conduite des autorités issues du deuxième Coup d’Etat perpétré le 24 mai 2021 a aggravé la situation avec des allures dramatiques pour les populations de plus en plus confrontées à de nombreuses et sérieuses difficultés économiques, sociales et sécuritaires.
C’est dans ce contexte peu reluisant, alors que le pays croulait sous des sanctions économiques et financières provoquées par son entêtement, que le Gouvernement a publié et fait valider un nouveau chronogramme selon lequel la Transition s’achèvera en mars 2024.
Regroupant plusieurs partis et organisations politiques, ce collectif, né après le coup d’Etat contre feu Ibrahim Boubacar KEITA, affirme que le front social se dégrade avec les nombreux préavis de grève déposés sur la table du gouvernement ; sans compter que la situation économique se détériore et devient de plus en plus dramatique et intenable pour nos concitoyens.
Outre ces domaines, les responsables du Cadre ont dénoncé la démarche de la Transition sur le plan de la diplomatie qui isole le pays sur la scène internationale alors qu’il est défavorisé pour être un État sans littoral. L’insécurité s’est répandue dans les zones qui étaient jusque-là épargnée. Cette situation traduit l’échec et l’incapacité manifeste des Autorités à endiguer l’insécurité, déplore ce collectif politique, rappelant par ailleurs que la réduction du train de vie l’État comme promesse se fait attendre.
Également, les mots du Cadre étaient aussi acerbes contre la transition pour n’avoir pas réussi le combat contre la corruption avec « chaque jour qui passe, de nouveaux dossiers sans qu’une enquête ne soit ouverte ». La liste des incriminations n’est pas exhaustive.
Ce que le Cadre propose
Face à la situation, ces anciens dignitaires dans son plan de sortie de crise proposent dans un premier temps un dialogue républicain de haut niveau avec la classe politique ainsi que les autres forces de la société en vue d’une vraie décrispation et d’une vraie réconciliation entre les Maliens. Ce dialogue, selon eux, permettra de dégager un large consensus autour de la gestion et la conduite de la transition.
Par ailleurs, le Cadre demande aux autorités de la transition, le respect du délai imparti qui doit s’achever en février 2024 par l’élection d’un président démocratique élu.
Dans son document, le front politique formule certaines doléances aux autorités.
Ainsi, en vue du retour à l’ordre constitutionnel, il exhorte l’organisation des élections présidentielles et législatives sous la responsabilité d’un Gouvernement inclusif de mission, l’audit du fichier électoral. L’établissement d’une carte électorale sur la base des données sécuritaires. Outre, souhaite-t-il, la distinction entre la gestion de la situation sécuritaire du pays qui est permanente et celle de la sécurisation des élections qui est temporelle et qui nécessite une stratégie spécifique.
Il exige aussi la cessation des arrestations extrajudiciaires, des intimidations et des menaces des personnalités politiques et de retour de celles qui ont été contraintes à l’exil ; la nomination d’un Premier ministre non partisan, consensuel, compétent, intègre et ayant une connaissance avérée des dynamiques politiques, économiques et sécuritaires du pays, et ce conformément à la Charte de la Transition ; la diminution du train de vie de l’Etat ainsi que des salaires et traitements de l’ensemble des Autorités…
Dans le cadre de la lutte contre la corruption, ces partis politiques demandent l’audit de tous les marchés passés et l’ouverture d’enquêtes dans les dossiers de l’attribution des logements sociaux, de l’attribution des marchés des engrais, de l’attribution des marchés de construction des Commissariats et de l’Académie de police, des recrutements dans l’enseignements supérieurs, à la Police, à la CANAM…
Au plan des réformes, le Cadre demande l’abandon du projet de nouvelle constitution qui divise les acteurs politiques et ceux de la société civile. Aussi, pour le Cadre, la diminution du train de vie de l’Etat ainsi que des salaires et traitements de l’ensemble des Autorités doivent être une réalité dans le pays.
De même, il invite les différents acteurs sociopolitiques à la formulation de propositions de sortie de crise et aux autorités de la transition à s’inscrire dans le respect des engagements pris vis-à-vis du Peuple malien et de la communauté internationale, à maintenir l’esprit de dialogue entre l’ensemble des filles et fils du Mali et à privilégier les actions prioritaires exprimées dans le chronogramme électoral.

PAR SIKOU BAH

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