Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans leur localité, les forces vives de la région de Bandiagara ont interpellé les autorités à agir vite. Dans une déclaration adressée au Gouverneur de la région, les forces vives ont fait l’état sur la dégradation de la situation sécuritaire tout en exigeant des actions de la part des autorités.
Mardi dernier, les djihadistes ont enlevé 110 civils dans trois bus dans la région de Bandiagara. Une situation qui a suscité la colère de la population qui exige plus de sécurité. Jeudi dernier, la population de Bankass a érigé des barricades sur les routes principales pour interpeller les autorités sur leur calvaire.
Après l’alerte donnée par Bankass, les forces vives de Bandiagara ont également décidé de briser le silence en interpellant le Gouverneur.
« Les forces vives de la région de Bandiagara, composées de l’ensemble des couches de la société civile, constatent avec véhémence ces derniers temps la situation sécuritaire ci-après : la persistance des attaques terroristes dans la région de Bandiagara ; les récents enlèvements et prises d’otages des centaines de civils au niveau de Songobia Parou sur la RN15 ; le nombre croissant des déplacés dans les grandes agglomérations de la région de Bandiagara ; l’inaction des Forces Armées et de Sécurité dans la Région de Bandiagara malgré la montée en puissance de nos vaillantes armées ; la lenteur dans le processus de dialogue avec les différents groupes armés », indique de la déclaration, avant d’ajouter que la région de Bandiagara est malheureusement plongée entre le doute, le cauchemar et la consternation.
Les forces vives informent que plusieurs rencontres et dénonciations ont été faites, et des promesses ont été faites par les plus hautes autorités du pays. Mais malheureusement, le constat demeure amer.
« Nous, Forces Vives, ne peuvent rester inerte face à cette situation qui n’a que trop durer, demandent une fois de plus aux plus hautes autorités du pays, entre autres : installer un camp militaire promis par les plus hautes autorités du pays au niveau de Parou Songobia sur la RN15, engager une patrouille mixte d’envergure sur tout le territoire de la région de Bandiagara, libérer la route Koro-Quahigouya Burkina Faso, diligenter les actions en vue de la libération de tous les otages, accélérer le processus de dialogue pour faciliter le retour des déplacés », exigent-elles.
Rappelons que jeudi dernier, pour manifester leur ras-le-bol face à l’insécurité, les populations de Bankass ont barricadé la Route nationale N°15.
A travers cette action de désobéissance civile, la population exigeait une réaction rapide et efficace de la part des autorités pour juguler l’insécurité.
Après deux jours de blocus, les jeunes ont décidé de lever le blocus face aux appels venant des autorités et des personnes de bonne volonté. Le président de la jeunesse Bankass, Mamoutou GUINDO, a expliqué que c’est grâce à la médiation d’un grand leader religieux de la localité qu’il a été décidé de surseoir à la désobéissance civile.
Les jeunes sont formels à dire que si leurs doléances ne sont pas satisfaites dans un bref délai, qu’ils reviendront à la charge. Selon eux, d’ici demain mercredi si les autorités ne réagissent pas favorablement, la route sera barricadée de nouveau.
Le président de la jeunesse de Bankass, Mamoutou GUINDO, a appelé les autorités à honorer leur engagement, la seule condition pour surseoir à la désobéissance civile.
PAR MODIBO KONÉ