Le Commissariat à la sécurité alimentaire organise, du 29 novembre au 1er décembre, un atelier d’orientation sur l’amélioration de l’efficacité de la réponse nationale à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. La cérémonie d’ouverture était présidée, hier mardi à l’hôtel Onomo, par le ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali ; en présence du Directeur de la coopération suisse, Peter LEDERMANN ; des membres du CNT ; des gouverneurs et des préfets ; des partenaires techniques et financiers…

Ce présent atelier de trois jours regroupe tous les acteurs nationaux intervenant dans le domaine de la sécurité alimentaire.
Face à l’insécurité alimentaire qui frappe plusieurs localités de notre pays, il s’agit de réfléchir sur comment innover les options, les mécanismes, les modes d’intervention et les outils pour améliorer la performance des réponses en vue d’inverser durablement la tendance des effectifs des personnes en insécurité alimentaire au Mali.
Le Directeur de la coopération suisse au Mali, Peter LEDERMANN, a indiqué que son pays plaçait la sécurité alimentaire comme une grande priorité. Selon lui, depuis des années, la Suisse s’est engagée aux côtés du Mali dans le domaine de la sécurité alimentaire.
« Pour nous, le plus important c’est la résilience pour ne pas tomber dans l’urgence. La résilience, à la fois, des institutions et de la population face à l’insécurité alimentaire. Comment rendre les institutions et les populations aptes à faire face à ces situations récurrentes, à les préparer à avoir de la force, d’avoir les réponses nécessaires, d’avoir les structures nécessaires en place pour réagir. L’objectif est de renforcer le Mali pour que, dans le long terme, les partenaires techniques et financiers puissent disparaître», a affirmé le Directeur de la Coopération Suisse au Mali.
Il a encouragé les participants à travailler avec assiduité pour finaliser une liste de réponses en vue de renforcer la résilience pour un Mali en sécurité alimentaire.
Le ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, a salué le soutien sans faille du Président de la Transition ; les contributions des départements ministériels et les efforts colossaux qu’apportent, chaque année les partenaires techniques et financiers.
Cependant, souligne-t-il que les principales préoccupations actuelles ont pour noms : l’absence d’un référentiel national d’identification des personnes vulnérables opérationnelles et d’un mécanisme harmonisé/coordonné de ciblage des personnes en besoin d’assistance ; la faible opérationnalité des organes décisionnels (notamment au niveau régional et subrégional ) ; l’inadaptation de la réponse à inversé durablement la tendance haussière des effectifs de personnes en insécurité alimentaire ; la difficulté permanente de mise à niveau et du maintien des stocks alimentaires à leurs niveaux optimaux ; les difficultés persistantes pour le financement du Dispositif et des mécanismes d’évaluation et de veille permanente sur la SAN.
« Pendant que les ressources se raréfient, nous assistons chaque année à une augmentation constante des personnes en insécurité alimentaire, avec souvent des taux de malnutrition dépassant le seuil de tolérance et d’alerte de l’OMS chez les enfants de moins de cinq ans et chez les femmes en âges de procréation. En outre, les effets simultanés et cumulés d’une crise sécuritaire persistante, des aléas climatiques, de la crise socio politique et de la pandémie du Covid – 19 ont beaucoup affecté les moyens d’existence et le capital productif des populations en divers endroits du pays, surtout dans les centres urbains et au niveau des zones liées aux transferts d’argent de la diaspora », a déploré Redouwane Ag Mohamed Ali.
Il a expliqué que c’est dans le but d’aboutir à des solutions appropriées aux contraintes persistantes que le Commissariat à la sécurité alimentaire a pris cette initiative de réunir les principaux acteurs du secteur de la Sécurité alimentaire afin d’apporter, à partir d’un diagnostic contextuel, des résolutions et des recommandations idoines pour améliorer l’efficacité de la réponse nationale à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
« Il s’agira alors de faire de la présente tribune un espace d’échanges et d’analyses approfondies autour des problèmes récurrents, en vue de dégager des mesures plus opérantes qui répondent au mieux aux besoins des communautés vulnérables par le biais de l’innovation et de l’adaptation. C’est donc l’occasion d’envisager la transformation de nos modes actuels d’intervention, conformément aux pistes proposées par la PoINSAN, afin d’aboutir au renversement de la pyramide actuelle d’augmentation constante de l’effectif des couches vulnérables », a expliqué le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire.

PAR MODIBO KONÉ

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