Dans le cadre de la commémoration du 20 janvier, les légitimités traditionnelles ont organisé une cérémonie pour exprimer leur reconnaissance au Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA. Cette reconnaissance fait suite à la valorisation du rôle des légitimités traditionnelles par les autorités de la transition. Ladite cérémonie s’est déroulée dans la salle de conférence du gouvernorat de Bamako. C’était sous l’égide du directeur de cabinet du gouverneur, Dieudonné SAGARA ; en présence du président de CRI 2002, le Dr Abdoulaye SALL ; du coordinateur des chefs de quartier du district de Bamako, Bamoussa TOURE…

Cette cérémonie a été mise à profit pour rendre un vibrant hommage au président du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2002), le Dr Abdoulaye SALL, pour son engagement sans faille en faveur de la valorisation de la place et du rôle des légitimités traditionnelles et coutumières dans la construction de la démocratie, de l’État de droit et de la bonne gouvernance dans notre pays.
Rappelons que le Président de la transition a décerné aux légitimités traditionnelles des insignes distinctifs, le drapeau national et des certificats de reconnaissance légale. Aussi, le 11 novembre a été institué journée des légitimités traditionnelles.
Dans ses mots de bienvenue, le représentant du maire de la commune IV a apprécié l’organisation de cette cérémonie de reconnaisse. Il a déclaré que quand les autorités traditionnelles s’y mettent, le pays transcendera les difficultés qu’il traverse. L’élu communal a appelé tous les Maliens à se donner la main pour soutenir les autorités de la transition.
Abondant dans le même sens, le directeur de cabinet du gouverneur, Dieudonné SAGARA, a déclaré que cette initiative des légitimités traditionnelles était belle et salutaire, surtout qu’elle coïncidait avec le 62e anniversaire des FAMA.
« Le pays traverse une crise sécuritaire et vous êtes les premiers responsables des communautés », a affirmé M. SAGARA en s’adressant aux légitimités traditionnelles. Il a salué la bravoure des forces armées qui se battent sans relâche contre des ennemis coriaces.
À son tour, le coordinateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa TOURE, a affirmé qu’ils avaient choisi le 20 janvier, un jour mémorial, pour présenter leurs vœux de reconnaissance et de nouvelle année au Président de la transition.
« Nous, Chefs et Conseillers de Villages, Fractions, quartiers du Mali, avons une place majeure à occuper et un rôle stratégique et opérationnel à jouer de la base de la Société et de l’Etat à leurs sommets … VOUS NOUS y avez placés avec l’institutionnalisation en 2021 de la Journée du 11 novembre de chaque année, ‘’Journée nationale des Légitimités traditionnelles’’, avec la remise des insignes distinctifs, du Drapeau national, des certificats de reconnaissance légale de l’Etat », a rappelé le coordinateur des chefs de quartier de Bamako.
Il a rassuré que les légitimités traditionnelles joueront pleinement leur rôle, conformément aux dispositions de la Loi N° 06-023 du 28 Juin 2006 relative à la création et à l’administration des Villages, Fractions, quartiers de la République du Mali qui leur confèrent des attributions, missions de service public, de contribution à la mobilisation des ressources internes dans les collectivités territoriales et de règlements des conflits aux niveaux communautaires, intercommunautaires, communaux, locaux, régionaux et nationaux.
Dans son intervention, le président de CRI 2002, le Dr Abdoulaye SALL, a affirmé que la valorisation du rôle des légitimités traditionnelles était une vision de l’ancien Président Modibo KEITA qui a affirmé lors d’une allocution radio diffusée, le premier octobre 1961 ceci : « il y aura aucun régime viable dans notre pays si ce régime ne repose sur le village».
Il a expliqué que quand on parle d’État, il s’agit d’un pouvoir politique, une population et un territoire. Malheureusement, dit-il, les gens oublient souvent l’aspect territoire qui est fondamental.
« S’il n’y a pas les villages, les fractions et les quartiers, on n’aura pas de commune, de cercle, de région, de pays », a affirmé le Dr SALL.
Pour lui, les Maliens doivent comprendre qu’un État c’est aussi sa géographie et pour intégrer cette dimension dans nos politiques de développement économique et social et culturel il faut qu’on revienne à la notion basique.
« Si vous prenez les textes, le chef de village est désigné selon les us et traditions de chaque localité. Nous devons nous ressourcer à partir des us et traditions pour alimenter nos normes qui rentrent dans le cadre de la gestion publique », a expliqué le président de CRI 2002.
Le Dr Abdoulaye SALL s’est dit heureux de constater que les jeunes qui sont aujourd’hui au pouvoir ont compris qu’on ne peut avoir rien de viable dans notre pays si on ne restitue pas l’État aux citoyens.
« Restituer l’État aux citoyens, c’est de donner le drapeau national à chaque chef de village, de fraction et de quartier. Que l’on sache que l’État du Mali est incarné à travers le drapeau. Qu’on comprenne que les légitimités qui sont désignées selon les us et coutumes sont légalement reconnues par l’Etat et c’est à partir de là que le Mali peut être sur ses deux jambes et se mettre en ordre de bataille. C’est dans les villages où se trouvent nos racines. Donc, ressourcer nos racines pour rebondir et avoir le Mali de nos rêves », a conseillé le Dr Abdoulaye SALL.

PAR MODIBO KONE

 

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