Les chefs d’état-major des armées de la CEDEAO réfléchissent du 2 au 5 août à Abuja sur l’éventualité d’une intervention militaire au Niger en vue de rétablir le président Mohamed Bazoum renversé par des militaires. Une option déjà désapprouvée par plusieurs États, dont l’Algérie, la Russie, au motif qu’elle est de nature à dégrader davantage la situation sécuritaire au Sahel.
Ouvert ce mercredi 2 août, la rencontre des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO doit se poursuivre jusqu’au vendredi. Au menu de la rencontre, l’examen du plan d’une éventuelle intervention militaire au Niger où des militaires ont interrompu le processus démocratique en renversant Mohamed Bazoum.
« L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », a déclaré le commissaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah, à l’ouverture de la réunion.
L’organisation sous régionale a donné un ultimatum d’une semaine, dont l’échéance arrive le dimanche 6 août, aux militaires nigériens de restaurer l’ordre constitutionnel, tout en maintenant la possibilité d’une intervention militaire en vue d’imposer au Niger le respect des normes communautaires sur le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance en vigueur depuis 2001. Ce texte important qui devrait être considéré comme le texte de référence du constitutionnalisme régional s’oppose à toute démarche anti-démocratique, notamment le coup d’État.
D’ici là, la CEDEAO et l’UEMOA, lors de leur sommet extraordinaire, ont sanctionné le Niger avec la suspension de toutes les transactions financières et commerciales.
À cet effet, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger qui dépend énergétiquement à 70% de son voisin. Le Benin et la Côte d’Ivoire ont également instruit au respect des sanctions prises par la CEDEAO.
Également, la BCEAO, dans un communiqué signé le 1er août, ferme ses agences principales et auxiliaires au Niger jusqu’à nouvel ordre.
Alors que cette option en réflexion est contestée par de nombreux pays, parce qu’elle est de nature à dégrader la situation sécuritaire dans le Sahel, une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est arrivée ce mercredi au Niger pour «négocier» avec les auteurs du coup d’État.
PAR SIKOU BAH