L’Aide de l’Église norvégienne a initié un séminaire de deux jours sur le thème : «Femmes paix et leadership au Mali». La cérémonie d’ouverture était présidée, hier jeudi 1er décembre, par le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Sayon DOUMBIA ; en présence de la Directrice de l’AEN, Catherine SELAND ; de la chargée des questions de paix et de cohésion sociale à l’AEN, SAMAKÉ Loda COULIBALY ; et des représentantes de plusieurs organisations féminines, à l’hôtel Salam.
L’objectif de ce séminaire est de faire le bilan des 22 ans de la résolution 1325 et l’état d’implication des femmes aux processus de paix et de cohésion sociale afin de booster le leadership des femmes urbaines et rurales au niveau national. Les participants ont identifié les actions pratiques menées par la communauté de base dans le cadre de la résolution 1325 ; identité les opportunités d’actions que les organisations féminines peuvent mener conjointement pour plus d’impacts dans les efforts de consolidation de la paix ; partagé les mécanismes pour une plus grande implication des femmes aux processus de paix et de cohésion sociale ; partagé les mécanismes pour renforcer le leadership des femmes urbaines et rurales.
La directrice de l’Aide de l’Église norvégienne (AEN), Catherine SELAND, a rappelé que son ONG intervenait au Mali depuis près de 40 ans maintenant.
Selon elle, depuis plus d’une décennie l’ONG AEN met un focus spécifique sur la paix locale. C’est-à-dire la résolution des conflits au niveau local.
Depuis un certain temps maintenant, souligne-t-elle, l’ONG AEN met l’accent sur l’implication des femmes dans la résolution des conflits. Elle fait savoir que cela fait suite au constat que les femmes ne sont pas très impliquées dans la résolution des conflits au Mali.
« Les femmes représentent la moitié de la population au monde, la moitié de la population au Mali, les femmes ont un rôle important à jouer dans la consolidation de la paix et la résolution des conflits », a souligné Catherine SELAND.
Elle a expliqué qu’en adoptant la résolution 1325, tous les pays au monde sont d’accord pour que les femmes aient une grande place dans la résolution et la consolidation des conflits.
Le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Sayon DOUMBIA, a rappelé que depuis 2000, la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU (RCSNU 1325) sur les femmes, la paix et la sécurité appelait à une participation accrue des femmes au processus de paix et à toutes les activités liées à la consolidation de la paix. Il a fait savoir que dans cette dynamique, 15 pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies, dont le nôtre, adoptaient la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité ; huit autres résolutions connexes ont été signées à sa suite.
« Cette résolution reconnaît l’impact des conflits armés sur les femmes et les filles et œuvre pour la protection et la pleine participation de celles-ci aux accords de paix. Pour opérationnaliser la résolution 1325, le Secrétaire de l’ONU a demandé à tous les États membres de l’ONU d’élaborer des plans d’action nationaux (PAN) afin de définir les lignes directrices des activités nationales. C’est ainsi qu’en 2012, le Mali a lancé son premier Plan d’Action nationale pour la période 2012-2014, suivi d’un deuxième couvrant la période de 2015-2017 et prolongé jusqu’à fin 2018. Après, ce fut l’élaboration de la troisième génération du plan pour 2019-2023 », a expliqué Sayon DOUMBIA.
Il a déploré qu’en 2017, au Mali, les femmes ne représentaient que 3 % des personnes impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et malheureusement elles n’occupent pas de postes clefs.
« De nos jours, on note des avancées par rapport au leadership des femmes, cependant, il est important de souligner que cette avancée ne concerne pas toutes les femmes, surtout celles du milieu rural. C’est face à cette situation que l’ONG Aide de l’Église norvégienne collabore avec ses partenaires maliens pour accroître cette implication des femmes », a souligné le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.
PAR MODIBO KONÉ