Le Président de la transition, le Colonel Assimi GOÏTA, a présidé, ce mardi 13 juin, la cérémonie de lancement du Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire, au titre de l’Année 2023. La cérémonie s’est déroulée au stade Amary NDAOU de Ségou ; en présence du ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed ALI ; de plusieurs membres du gouvernement ; des présidents d’institutions ; des autorités administratives, religieuses et coutumières de Ségou.
Le Directeur pays du PAM, Ibrahim DIALLO, a informé que selon la dernière analyse du Cadre harmonisé tenue en mars 2023, près d’un million deux cent mille personnes seront affectées par l’insécurité alimentaire aigüe pendant cette période de soudure 2023 et auront besoin d’une assistance alimentaire d’urgence.
Il a précisé que parmi ces personnes, 2 500 sont à risque de catastrophe alimentaire dans la région de Ménaka et plus de 76 000 personnes sont en urgence alimentaire dans les cercles de Ménaka, Ansongo, Gao, Bourem, Bankass, Douentza et Koro où d’importants efforts continuent d’être déployés par le Gouvernement et ses partenaires pour répondre aux besoins suscités.
Aux dires de M. DIALLO, au-delà de l’assistance alimentaire, plus de 1,9 millions de personnes ont un besoin urgent de renforcement de leurs moyens d’existence. Ce qui contribuerait à accélérer le relèvement précoce et à renforcer la résilience de ces personnes vulnérables.
« Sur le plan nutritionnel, en dépit des efforts accomplis, la situation reste préoccupante dans certains cercles. Avec des prévalences de la malnutrition aiguë au niveau des régions dépassant le seuil d’urgence de l’OMS (Gao), voir critique sur les sites de déplacés internes de Ménaka et Ansongo selon la SMART rapide de 2023. Environ 1,5 millions d’enfants de moins de 5 ans souffriront de malnutrition aiguë sur l’année. La réponse des Partenaires de l’Etat en matière de sécurité alimentaire a atteint plus de 532 000 personnes dont plus de 22 000 déplacés internes pour l’assistance alimentaire. Cette réponse a été marquée par l’introduction de céréales transformées localement pour mieux s’adapter aux habitudes alimentaires des terroirs concernés », a affirmé le Directeur pays du PAM, Ibrahim DIALLO.
Le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed ALI, a soutenu que le Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire s’avère être le mécanisme d’intervention le mieux approprié que l’État met en œuvre, chaque année, avec l’appui de ses partenaires, pour répondre aux difficultés alimentaires sur l’ensemble du territoire national.
Selon lui, les évaluations entérinées par le Cadre Harmonisé de novembre 2022 montrent qu’en période de soudure, juin à septembre 2023, 1 246 406 seront en crise alimentaire et 4 035 890 personnes identifiées seront en insécurité alimentaire modérée.
Pour le ministre Redouwane Ag Mohamed ALI, en plaçant la sécurité alimentaire au sommet des priorités de l’État, le Président de la transition a entrepris des efforts louables à différents niveaux afin d’amoindrir les effets de la crise.
Il a expliqué qu’à la faveur de toutes les mesures préventives prises, l’approvisionnement des marchés domestiques en céréales de base (mil, sorgo et maïs) est globalement satisfaisant et la stabilité des prix de ces denrées les rend accessibles aux populations.
Toutefois, le ministre a déploré que le renchérissement au plan mondial du prix du riz avait fortement perturbé la conclusion des contrats d’achat et d’importation de cette céréale, avec comme conséquences immédiates, la revue à la baisse des quantités initiales et des retards dans le processus d’exécution des marchés.
Il a informé que face à l’ampleur des besoins et en dépit de la restriction de ressources, les efforts de l’État ont permis, à ce jour, de mobiliser un budget total notifié de 41 983 050 0000 FCFA.
Dans son propos, Redouwane Ag Mohamed ALI a signalé un gap financier de 9 954 000 000 FCFA qui se décline en : reconstitution des Stocks : (SNS en mil/sorgho : 5 400 000 000 FCFA) + (SIE en riz : 1 800 000 000 FCFA) : 7 200 000 000 FCFA et des activités de moyens d’existence (aliment bétail et poisson, semences, engrais, TM en coupon, reconstitution de cheptel, aménagements (PIV, points d’eau, maraichage…) : 2 754 000 000 FCFA.
« L’intervention de l’État, à travers des distributions alimentaires gratuites, sera couplée avec l’assistance alimentaire des partenaires et touchera l’ensemble des 1 246 406 personnes vulnérables », a souligné le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire.
Le Président de la transition, le Colonel Assimi GOÏTA, a affirmé que la période juin-septembre est toujours marquée par l’insécurité alimentaire dans notre pays.
Une triste réalité qui pousse les autorités à faire chaque année des distributions de céréales. Il a instruit aux gouverneurs de prendre les dispositions pour que les vivres arrivent aux destinataires finaux, à savoir les populations vulnérables.
Le Président de la transition a enfin adressé des remerciements appuyés aux partenaires techniques et financiers qui appuient notre pays dans le domaine de la souveraineté alimentaire.
PAR MODIBO KONE