Le gouvernement du Mali a réagi, ce mardi 11 avril, au rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies sur le Mali dans lequel il fait le point sur l’état de la situation de notre pays. Les autorités de la transition, dans leurs observations, réitèrent leur engagement à poursuivre les réformes politiques et institutionnelles en vue du retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé dans le délai convenu. Dans son document, le gouvernement a profité de l’occasion pour réitérer son appel aux mouvements armés à rejoindre les travaux du CSA suspendus.

Le rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, sur le Mali en proie à l’insécurité et à une crise politique depuis quelques années a fait l’objet des observations du gouvernement.
Dans son document rendu public ce mardi, si le gouvernement approuve des données fournies dans le rapport trimestriel sur le Mali, en revanche tel n’est pas le cas sur des aspects du processus politique, au plan sécuritaire, à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et l’épineuse question des droits de l’homme. Ces points attisent les contestations entre le secrétaire général et le Mali depuis quelques années.
La période couverte par le rapport (janvier-mars 2023) a été fortement marquée par de vives tensions entre des parties signataires de l’Accord et ayant abouti au retrait de la CMA du processus de l’adoption d’une nouvelle constitution.
Une situation inquiétante pour le Secrétaire général de l’ONU, mais minimisée par le gouvernement dont l’exercice demeure respectueux de la liberté d’opinion et d’expression et qui s’est inscrit dans une démarche participative et inclusive, conformément aux directives du Chef de l’Etat.
En plus du rejet de la nouvelle constitution, le Comité de suivi de la mise en œuvre de l’Accord est toujours en panne à cause des divergences entre les mouvements armés signataires de l’Accord et le pouvoir central.
« Le gouvernement réitère son appel aux parties signataires de l’Accord à rejoindre les travaux du CSA facilitant la poursuite du dialogue entre parties maliennes et de parvenir de manière consensuelle à la résolution des difficultés qui jalonnent le processus de paix », invite-il.

Réagissant aux allégations du paragraphe 50 du rapport du Secrétaire général indiquant que des violations des droits humains ont été documentées au cours des opérations militaires conduites par les FAMA, y compris avec l’appui du personnel de sécurité étranger et des chasseurs traditionnels « Donzo », le gouvernement se porte en faux. Ces accusations étalent, soutient-il, une contradiction entre ce qui est dit par Antonio GUTERESS et ce qui est écrit dans son rapport.
« Cette allégation sans fondement est totalement contraire à la position que le Secrétaire général a exprimée à l’occasion de son entretien avec le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali en janvier 2023 à New York et réitérée lors de sa rencontre avec le Premier ministre du Mali, en mars 2023 à Doha (Qatar) », rappelle le mémorandum du gouvernement.
En effet, poursuit le gouvernement, au cours de ces rencontres, le Secrétaire général a clairement souligné que « les relations entre le Mali et ses partenaires ne concernent pas l’Organisation des Nations Unies, car relevant du choix souverain de partenariat de chaque État membre ».
Pour le gouvernement, le manque de cohérence, de cette allégation avec la position du Secrétaire général amène à s’interroger si le rapport provient véritablement de ce dernier.
Sur la question des « restrictions » imposées par les autorités maliennes au mouvement de la Mission onusienne, le Gouvernement se défend dans sa note en déclarant que durant la période sous examen, les demandes de mouvements de la MINUSMA sont satisfaites à plus de 75%.
Pour le gouvernement, les demandes de mouvements de la Mission non autorisées ne constituent pas des entraves à la liberté de mouvement de la Mission, dans la mesure où celles-ci ne respectaient pas la procédure convenue entre les deux parties.
Enfin, dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA en juin prochain, bien que le rapport sur l’examen interne de la MINUSMA ne prenne pas en compte les attentes, plusieurs fois exprimées, le Gouvernement reste ouvert au dialogue sur cette question spécifique.

PAR SIKOU BAH

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