C’est ce jeudi 16 février 2023, que le ministre en charge de l’Economie et des finances, Alousseni SANOU, a procédé au lancement officiel des activités du processus budgétaires 2024, à l’hôtel de l’Amitié. Il avait à ses côtés, le directeur général du budget, Ahmadou Tijani HAIDARA et le représentant du Co-coordinateur du Groupe de dialogue économie, finance, développement du secteur privé et de la statistique.
On y notait également la présence de plusieurs autres personnalités dont des gouverneurs ; le Représentant du Conseil national de Transition (CNT) ; des partenaires techniques et financiers ainsi que des participants.
Cette conférence visait d’une part, selon les initiateurs, à lancer le processus d’élaboration du projet de loi de finance au titre de l’année 2024 tout en ayant un regard rétrospectif sur les années antérieures et échanger avec les acteurs sur les acquis, les difficultés, les défis et les perspectives dans la mise en œuvre du plan de gestion budgétaires en mode programme.
D’autre part, il s’agissait d’analyser la trajectoire de la reforme budgétaires depuis le basculement du Mali en mode budget-programme et de discuter des contraintes et difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du budget-programme
Les panels ont travaillé sur les thèmes suivants : la projection d’un magazine sur le ‘’retour d’expérience sur la mise en œuvre du budget-programme » ; la problématique de l’évaluation de la performance des programmes ; le processus d’élaboration du budget et l’articulation entre les documents de planification stratégique nationale ; et les documents budgétaires : enjeux, bonnes pratiques et perspectives d’amélioration du contrôle budgétaire : les acteurs et leurs rôles. Ces différents thèmes étaient animés par le directeur national du contrôle financier, Joël TOGO ; le directeur général des marchés publics et des délégations de service public, Soïbou MARIKO, et l’inspecteur en chef de l’inspection des finances, Issa KEITA.
Tout d’abord, Ahmadou Tijani HAIDARA a fait une présentation sur l’état des finances publiques du pays. Dans sa présentation, il a souligné que les perspectives de croissance de 5,0% en 2023 et 5,2% en 2024 étaient les meilleures comparativement au niveau croissance de 2022 de 3, 7%.
Aussi, le directeur général du Budget a fait savoir qu’à partir de 2022, le taux de croissance du Mali, contrairement aux années précédentes, était inférieur à la moyenne des pays de l’UEMOA. Ce qui pourrait s’expliquer, affirme-t-il, par l’effet des sanctions économiques et financières de la CEDEAO et de l’UEMOA. A cela s’ajoute, selon Ahmadou Tijani HAIDARA, un pic inflation en 2022 (6%pour le Mali et 7% pour l’UEMOA) qui s’expliquerait par les conséquences du conflit en Ukraine.
En somme, le directeur général du Budget a soutenu que le niveau d’endettement du Mali avait connu une croissance ces dernières années passant de 44, 4% du PIB en 2020 à 55, 3% du PIB en 2023, mais restait dans la norme communautaire de 70% du PIB. Il a déclaré que les projections indiquaient une amélioration en 2024 par rapport à 2023 avec un niveau d’endettement qui s’établirait à 54, 8% du PIB.
Pour sa part, le ministre Alousseni SANOU a rappelé que des effets négatifs de la crise en Ukraine ainsi que les sanctions illégales et illégitimes de la CEDEAO et de l’UEMOA ont été imposés à notre pays pendant six mois en 2022.
Cependant, selon le ministre SANOU, le contexte macro-économique sur le plan national qui prévaut à l’élaboration du budget 2024 est plutôt rassurant et se caractérise par une amélioration progressive de la situation sécuritaire et socio-politique avec comme toile de fonds, la montée en puissance de l’armée nationale. Il a indiqué que le taux de croissance réelle du PIB estimée 3,7% en 2022 devrait s’accélérer en 2023 et 2024 pour atteindre respectivement des taux de 5,0% et 5,2%.
Alousseni SANOU a soutenu que l’inflation qui demeure maitrisé, devrait se situer en dessous de la norme communautaire de 3% grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole.
Concernant les premières estimations de l’exécution budgétaire 2022, le président de e séance s’est réjoui en soulignant que la mobilisation des recettes fiscales ressortît assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,1% du PIB contre une prévision de 14,0%.
Enfin, le ministre de l’Economie et des finances, Alousseni SANOU, a déclaré que l’exécution des dépenses avait été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 20,4% du PIB contre une prévision de 22,5%. Il a révélé que le niveau de déficit budgétaire était ressorti à 4,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 5,3%.
Par SABA BALLO