Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a présenté, vendredi dernier, les résultats de l’enquête Afrobaromètre sur le thème : problèmes de développement, les ODD prioritaires et performances du gouvernement. C’était dans les locaux de la Cellule technique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, sis à l’ACI 2000.

La cérémonie était présidée par le coordinateur de la Cellule technique du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, Mamadou Zibo MAIGA ; en présence des représentants de la Banque mondiale ; de la société civile ; du secteur privé ; et de plusieurs structures.
La présentation des résultats a été faite par le directeur exécutif de GREAT, le Pr Massa COULIBALY.
Le travail de terrain pour le 9e round de Afrobaromètre au Mali a été effectué entre le 6 juillet et le 14 août 2022.
Au nombre des problèmes de développement énumérés par les enquêtés, l’insécurité alimentaire arrive en tête (50%) ; l’insécurité (48%) ; la santé (35%) ; l’éducation (23%) ; l’eau et l’assainissement (19% chacune) ; la pauvreté et le chômage (18% chacun), etc.
S’agissant des ODD prioritaires, par ordre de priorité l’ODD 16 gouvernance (58% dont 62% urbain et 56% rural) ; l’ODD 2 faim (50%) ; l’ODD 3 santé (37%) ; l’ODD 8 croissance (32%) ; l’ODD 4 éducation (23%).
Les enquêtés ont souligné les Performances du gouvernement dans les domaines de la réduction de la criminalité ou de l’insécurité ; l’amélioration des services de santé ; la satisfaction des besoins d’éducation ; la fourniture d’eau et de services d’assainissement ; la lutte contre la corruption et la prévention des conflits violents.
Par contre, les contre-performances du gouvernement, selon les personnes interrogées, se situent au niveau de la stabilité des prix ; la réduction des inégalités riches-pauvres ; la fourniture d’électricité ; le changement climatique et la protection de l’environnement ; l’amélioration des conditions de vie des pauvres.
Des résultats de l’enquête, il ressort que, par région, l’insécurité alimentaire est la première préoccupation des régions peuplées de Koulikoro et Sikasso, avec des écarts de score assez significatifs par rapport à leur seconde préoccupation, à savoir l’insécurité (14 points de pourcentage à Koulikoro) et la santé (18 points à Sikasso).
Partout ailleurs, l’insécurité est le plus important problème.
Lorsqu’on observe les résultats par région, l’on constate que dans aucun domaine, le gouvernement n’est jugé performant dans les régions de Mopti et de Tombouctou-Gao-Kidal avec des scores généralement compris entre 10% et 30%, exceptionnellement jusqu’à plus de 40%. Les appréciations élogieuses proviennent surtout des régions de Ségou et de Kayes, y compris en matière de création d’emplois.
Dans l’examen de toutes les perceptions de cette enquête relatives aux problèmes de développement et ODD associés, on observe des spécificités régionales, générationnelles, selon le milieu de résidence, le sexe, le niveau d’éducation ou le statut de pauvreté des sondés.
Ainsi, l’insécurité alimentaire est particulièrement prononcée dans les régions peuplées de Koulikoro et de Sikasso, l’insécurité dans les régions du nord et du centre en proie également à plus de pauvreté et de faim, le chômage à Bamako.
De l’analyse des données, il ressort que le Mali gagnerait à prioriser l’ODD 16 pour asseoir les bases d’une gouvernance vertueuse intégrant à la lutte contre l’insécurité, celle contre la corruption, contre les violences politiques et autres tensions ethniques, la promotion de la démocratie et davantage de justice. Mais à y regarder de près, le déficit de gouvernance ne serait que le reflet des insuffisances du capital humain à prendre à bras-le-corps les problèmes de développement du pays.
Aussi, cette enquête dévoile que les mouvements successifs de hausse et de baisse des performances du gouvernement dans la gestion des domaines de développement liés aux ODD n’augurent pas de certitude quant à leurs atteintes à l’horizon de l’Agenda 2030 des Nations unies, davantage de performances sont exigées pour ne laisser personne de côté. D’où l’interpellation du capital humain à tous les niveaux pour prendre à bras-le-corps l’avancée du Mali.

PAR MODIBO KONE

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