La Plateforme Jigiya Kura a suspendu sa participation au Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel. Une réaction de ladite plateforme consécutive à la désignation d’un de ses responsables, Amadou AYA, à la Commission de finalisation de la Constitution. Cela, sans l’accord de la direction qui a d’ailleurs déclaré ne pas s’associer à ce processus.
Le décret de désignation des membres de la commission de finalisation de la Constitution a été rendu public le 27 janvier dernier. Au total, elle est composée de 69 personnes dont des cadres et responsables politiques opposés au processus du référendum. Il s’agit notamment de Amadou KOITA et de Amadou AYA, tous membres du Cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel. Si le cas de Amadou KOITA fait l’objet de moins de polémique, celui de Amadou AYA suscite le tollé au sein de son parti.
Face à la vague d’incompréhension, Jigiya Kura, dont Amadou Aya est membre, dans un communiqué en date du 28 janvier, s’est désolidarisée de la désignation de son responsable.
Et, le lundi 30 janvier, dans une déclaration, la plateforme a fait part de sa suspension au Cadre des partis et regroupements accusé d’être porteur d’un projet de fragilisation de sa cohésion.
Contacté par nos soins, le président de Jigiya Kura, Housseini Amion GUINDO, non moins président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), a déploré la désignation de l’un de ses cadres en violation de tout principe d’alliance mais surtout de fonctionnement d’un parti ou un regroupement politique en plus du non-respect de leur ligne de conduite.
« On a dit au Cadre qu’on n’est pas d’accord pour une nouvelle constitution. Dès lors on ne peut être associé à sa finalisation », a rappelé le président GUINDO. Alors, soutient-il que cette ligne de principe les oblige de s’opposer à toute participation de la plateforme au processus de la nouvelle constitutionnelle auquel de nombreux autres partis sont opposés. C’est pourquoi, dit-il être surpris de la nomination de son secrétaire général adjoint malgré cette position tranchée.
« Si on devait donner un nom, il appartient à la direction de Jigiya Kura de communiquer ce nom. Ce n’est pas aux membres du Cadre de prendre qui ils veulent dans notre regroupement. Il (NDLR le Cadre) n’a pas autorité de désigner au sein de notre plateforme », a clarifié Housseini Amion GUINDO, soupçonnant une tentative de fragilisation de la plateforme. Sinon pourquoi choisir le membre d’un regroupement qui ne souhaite pas être associé au processus ? Pourquoi, ils n’ont pas voulu respecter la ligne de principe de Jigiya Kura ? Et pourtant, le Cadre regorge de nombreux responsables dont les partis politiques soutiennent le processus qui pouvaient être désignés à ce juste titre, a-t-il signalé.
Pour Housseini Amion GUINDO, la démarche consiste à salir l’image de Jigiya Kura qui, dès sa mise en place, à opter pour une mission de veille avant même que le Cadre ne soit créé.
« On a dit qu’on sera une structure de veille. En ce moment être membre d’une structure de la transition compromettrait cette mission. Dans la vie, il ne faut pas être comptable de tout. Nous ne sommes pas contre les militaires, mais notre opposition à la rédaction de la nouvelle se justifie par les conséquences qu’elle en créerait », a affirmé Housseini Amion GUINDO, soutenant que ce n’est pas conseiller dans notre contexte de créer une situation à l’interne susceptible de diviser les citoyens.
Par ailleurs, sur le sort de Amadou AYA, il refuse tout commentaire.
PAR SIKOU BAH