Depuis juillet 2023, le Pôle de lutte contre la Cybercriminalité a enregistré 232 plaintes dont 28 procédures ont été jugées et 14 dossiers sont devant les magistrats instructeurs. L’annonce a été faite, ce mercredi 10 janvier 2024, par le Procureur du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité, lors d’un cadre d’échanges avec les Hommes de média, à la Maison de la Presse.
Quelques heures après son installation, le Procureur du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité, Adama COULIBALY, a rencontré les Hommes de média, ce 10 janvier 2024, pour expliquer le rôle du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité sur la cybercriminalité ainsi que ses missions. C’était en présence du Président de la Maison de la Presse, Bandiougou DANTE ; des responsables des organisations faitières de la presse, ainsi que des journalistes.
En accueillant l’invité du jour, le Président de la Maison de la Presse, Bandiougou DANTE a souligné que cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du partenariat entre la Maison de la Presse et le monde de la justice. Il a fait savoir que la justice se caractérise par l’indépendance, tandis que le monde des médias se caractérise par la liberté. Il a souhaité que ce cadre d’échanges ne soit pas un procès.
Pour sa part, le Procureur Adama COULIBALY a expliqué qu’en respectant une directive communautaire de la CEDEAO, le Mali avait pris depuis 2019, une Loi sur la Cybercriminalité. Cette Loi touche, selon lui, un certain nombre d’actions qui , pour être appréhendées de manière satisfaisante, requiert au préalable la Cybercriminalité.
Toutefois, Adama COULIBALY a montré que la cybercriminalité pourrait être définie de deux manières. C’est-à-dire, indique-t-il, que les nouvelles technologies de l’information et de la communication seront l’objet même de l’infraction sur le cyber espace. Le Procureur Adama COULIBALY a soutenu que ces nouvelles technologies et de la communication seraient les vecteurs de commission ou la félicitation de la commission de l’infraction sur le cybercriminel.
D’un côté, selon le Procureur du Pôle, l’informatique va être la cible de l’infraction ; et de l’autre côté, l’informatique va être un moyen de commission de l’infraction.
Cependant, l’orateur a indiqué qu’une application disparate de la Loi sur la Cybercriminalité ne permettait pas d’avoir plus synchronisé, efficace et efficiente contre les délinquances de cyberespace qui conviennent, à cet effet, que de la même manière, une évolution turbulence de la technologie de l’information et de la communication, les délinquants s’adaptent en développant les moyens, les stratégies à toujours donner une concrétisation à leurs desseins ‘’malveillants’’.
Cette insuffisance a été l’occasion pour le Mali de créer un Pôle de lutte contre la Cybercriminalité, a expliqué le Procureur.
En somme, Adama COULIBALY a révélé que le Pôle de lutte contre la Cybercriminalité existait dans notre pays depuis juillet 2022 à travers une modification du code de procédure pénale.
« Il est important de retenir qu’il y a parfois un amalgame. Parce qu’on résume à tort souvent les activités du Pôle de lutte contre la cybercriminalité à l’application uniquement de la Loi de 2019 portant répression de la Cybercriminalité. Or, en réalité, il n’en est rien », a mentionné le Procureur.
En somme, le conférencier Adama COULIBALY a précisé que le Pôle de lutte contre la Cybercriminalité déclenche des poursuites de dénonciation avant d’ajouter qu’il pourrait aussi s’autosaisir. Le Procureur a également expliqué que le Pôle pourrait être saisi par des plaignants.
S’agissant du fonctionnement du Pôle, Adama a expliqué que cette juridiction est composée d’un procureur, d’un Président, des Juges de siège et d’Instructions. Précise-t-il, pour le moment, c’est le Président du Tribunal de Grandes Instances de la Commune IV, qui occupe le poste de Président du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité.
Évoquant la saisine, le Procureur Adama COULIBALY a informé que le Pôle travaille depuis juillet 2023 dans notre pays. D’ailleurs, explique le Procureur, de 2023 à jours, le Pôle de lutte contre la Cybercriminalité a enregistré 232 plaintes dont 28 procédures ont été jugées et 14 dossiers sont devant les magistrats instructeurs.
Pour terminer, le Procureur du Pôle de lutte contre la Cybercriminalité a rassuré les Maliens que cette Loi n’empêche personne de s’exprimer ; mais que chacun doit savoir que sa liberté s’arrête où commence celle des autres. Pour lui, elle est faite pour assainir les réseaux sociaux tout en respectant l’honneur et la dignité de tout le monde sans exception.
Le Procureur Adama COULIBALY a conseillé que notre pays n’a pas besoin de clivage.
« On ne doit pas personnaliser la justice », a conclu le Procureur.
Par SABA BALLO