Après sa visite ce jeudi 22 août 2024 au Centre de Coordination de Gestion des Crises (CECOGEC), au cours de laquelle il était accompagné du Premier ministre, Dr Choguel Kokalla MAIGA, du Président du Conseil National de Transition (CNT), le Colonel Malick DIAW, des membres du Gouvernement, le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, a réuni autour de lui, le vendredi dernier, le gouvernement en session extraordinaire sur la situation des inondations au plan national, du début de la saison des pluies au 22 août 2024.

Dans le cadre de la prévention et de la gestion des risques de catastrophe, le Gouvernement avait déjà adopté des mécanismes et mis en place des dispositifs institutionnels parmi lesquels le Comité interministériel de Gestion des Crises et Catastrophes et le Centre de Coordination et de Gestion de Crises.

Le Centre de Coordination et de Gestion des Crises, qui est l’outil opérationnel du Comité interministériel, avait été activé sur ordre du ministre de la Sécurité et de la Protection civile après avis du Premier ministre.

Situation exceptionnelle,

mesure exceptionnelle

Cent vingt-deux (122) cas d’inondations ont été enregistrés dans 17 régions et le District de Bamako du début de l’hivernage à la date du 22 août 2024. Ces inondations ont touché 7 077 ménages, soit 47 374 personnes sinistrées dont 14 451 hommes, 13 576 femmes et 19 347 enfants.

Elles ont occasionné 30 décès dont 12 à Ségou, 06 à Gao, 05 à Bamako, 03 à Koutiala, 01 à Koulikoro, 01 à Kayes, 01 à San, 01 à Kita et 104 blessés.

Le District de Bamako a enregistré 29 cas d’inondations ayant occasionné 05 cas de pertes en vies humaines et 84 blessés. On note aussi 563 ménages touchés, soit un total de 4 639 personnes sinistrées. La région de Gao est la plus touchée avec 1 570 ménages affectés pour un total de 9 936 personnes sinistrées.

Il a été constaté également des cas d’effondrement de maisons, des cas de foudre et de vents violents dans certaines régions.

Face à cette situation gravissime qui touche plusieurs pays, le Centre de Coordination et de Gestion des Crises a été activé par Décision n°2024-000435/MSPC-SG du 30 mai 2024 pour la période allant du 1er juin au 30 octobre 2024.

Cela a permis au Gouvernement d’apporter l’assistance nécessaire aux sinistrés, à travers la fourniture de vivres et non vivres, la distribution d’environ 130 millions de FCFA de Cash et le relogement de 903 ménages dans des écoles.

En termes de décision, le gouvernement a adopté, le vendredi passé, le Plan d’Organisation des Secours proposé par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile dont la mise en œuvre permettra d’améliorer la qualité de l’assistance apportée aux populations sinistrées et de renforcer les capacités des structures d’appui.

Ce plan comporte des mesures fortes dont entre autres : la poursuite de la sensibilisation sur les risques d’inondation ; l’interdiction formelle d’attribution de parcelles à usage d’habitation dans les zones inondables ; le curage des collecteurs, des caniveaux et des jonctions des voies d’écoulement d’eau ; le recensement des constructions obstruant les voies d’écoulement d’eau en vue de leur libération ; la relecture des textes du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes.

En plus de ces initiatives, le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a instruit d’une part le Premier ministre, Président du Comité interministériel de Gestion de Crises et de Catastrophes, de déclarer l’état de catastrophe national suite aux inondations occasionnées par les pluies ; et d’autre part le ministre de l’Economie et des Finances de mobiliser 4 milliards de franc CFA pour faire face aux conséquences des inondations, renforcer le stock national de sécurité alimentaire et apporter l’assistance nécessaire aux ménages touchés.

État de catastrophe nationale

Immédiatement après le conseil des ministres, le chef du gouvernement, le Dr Choguel Kokalla Maiga, sur instruction du Président de la transition, a pris le décret N°2024-PM-RM du 23 août 2024 déclarant l’état de catastrophe nationale.

Suivant l’article 35 du Décret n°2015-0889-P-RM du 31 décembre 2015 déterminant le plan d’organisation des secours au Mali. Le Comité interministériel de Gestion de Crises et Catastrophes est placé sous l’autorité du Premier ministre. A cet égard, c’est à lui qui revient de déclarer l’état de catastrophe.

Selon l’article 2 de ce décret, le plan d’organisation de secours (Plan ORSEC) est activé dans les situations de crises majeures ou de catastrophes mettant en péril des vies humaines et occasionnant des pertes matérielles considérables sur les infrastructures socioéconomiques vitales d’une manière générale: calamités naturelles telles que: inondation, sécheresse, invasions acridiennes, invasions aviaires, épidémies, vents violents, feux de brousses, épizooties; incendies; accidents technologiques, explosions; risques biologiques et nucléaires; accidents dans les mines; conflits communautaires; ruptures de barrages; accident de transport: routier, aérien, ferroviaire, fluvial; mouvements de foules, paniques, émeutes, conflits sociaux et guerre; attentats terroristes; attentat sur les monuments et édifices intégrés dans le patrimoine national et international; tout événement faisant apparaître une notion de risque collectif et/ou évolutif pour les personnes, les biens et l’environnement.

Le plan ORSEC s’articule autour du dispositif institutionnel suivant : un Poste de Commandement Fixe ; un Poste de Commandement des Opérations ou Poste Avancé ; une Cellule Information et Relation Publique; des Groupes Opérationnels.

A ce Plan ORSEC sont annexés des plans spécifiques adaptés à chaque type de crises ou catastrophes: plan inondation; plan de transport de matières dangereuses; plan de perturbation importante sur un réseau d’eau potable; plan sauvetage aéroterrestre; plan d’accident de chemin de fer; plans particuliers d’intervention; plan de secours fluvial ; plan électro-secours; plan NRBC (jaune); plans particuliers d’intervention (PPI); plan de Mise en Sureté des Établissements Scolaires; plan invasion acridienne; plan incendie; plan invasion aviaire; plan feu de brousse.

Mobilisation des ressources

Pour le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine, le décret relatif à l’état de catastrophe nationale est une décision très importante, autorise le département de la Sécurité à mobiliser tous les moyens de l’État dans le cadre de l’assistance et de la protection des personnes face aux différentes catastrophes. Il ajoutera que les 4 milliards de FCFA seront au profit du Comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes pour prendre en compte certains besoins très urgents.

Il s’agira de « permettre aux services de secours d’avoir des équipements adaptés afin de faire face rapidement à tout ce qui est secours à la population. Ensuite, pour réaliser des besoins très urgents des services du développement social dans le cadre de l’assistance et de secours aux sinistrés…

Selon le général Daoud Aly Mohammedine, ces dispositions vont permettre de prendre des mesures fortes pour apporter le maximum d’assistance à notre population.

Quant à Mme la ministre de la Santé et du Développement social, le médecin-colonel Assa Badiallo Touré, elle dira que ces mesures permettront d’accompagner la prise en charge des victimes des inondations en renforçant les stocks alimentaires et non alimentaires. Elles aideront son département à prévenir les cas de maladies hybrides, comme le choléra, qui peuvent être consécutives aux inondations.

La Touche présidentielle

Rappelons comme indiqué ci-haut que le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, a effectué une visite, le jeudi 22 Août 2024, au Centre de Coordination de Gestion des Crises (CECOGEC). Cette visite s’inscrivait dans le cadre de l’évaluation des situations d’inondations par ledit Centre.

A l’issue de cette visite, il a salué la bonne coordination entre les différents départements ministériels pour relever ce défi qui se présente à un moment difficile. Cependant, il les a exhortés à plus de détermination et d’engagement. Il a aussi appelé ses concitoyens à la vigilance et surtout à respecter les recommandations des services compétents. Il a déploré les pertes en vies humaines causées par ces inondations et a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances attristées aux familles endeuillées et souhaiter prompt rétablissement aux blessés.

Le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, avait annoncé que, dans les jours à venir, les autorités prendront d’autres décisions pour renforcer davantage le dispositif qui est en place.

<< Notre rôle est de faire en sorte que nous puissions minimiser les risques de dégâts matériels et de pertes en vies humaines. Il n’y a pas de risque zéro. Nous allons tout faire pour sécuriser, protéger et assister nos concitoyens. Nous sommes rassurés aujourd’hui de pouvoir apporter le soutien nécessaire à nos populations et de pouvoir aider nos concitoyens à minimiser les risques >>, a-t-il conclu.

PAR MODIBO KONÉ

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