Les acteurs des mouvements panafricanistes au Mali ont organisé, le samedi 14 octobre, au Mémorial Modibo KEITA, une journée de concertation locale sur le panafricanisme. Placée sous le thème ‘’ Socles et valeurs du panafricanisme au Mali’’, cette journée a regroupé plusieurs panafricanistes. Les conférenciers étaient Daouda TEKETE, journaliste-écrivain, et Seydou TOGOLA, professeur de français ; avec comme modérateur, Mme Souadou DIABATE.

En campant le décor, la panafricaniste Souadou DIABATE a expliqué que l’objectif de cette journée de concertation locale sur le panafricanisme était d’amener les mouvements, les organisations et les individus qui se sentent panafricanistes à fédérer les idées et les principes et à avoir une conduite de panafricaniste malien.
« Aujourd’hui comme hier, le Mali est le porte-flambeau du panafricanisme. Depuis avant l’indépendance, en 1946, le RDA a été créée à Bamako. Le panafricanisme étant dans les ADN des Maliens, ils se sont levés pour défendre la libération de l’Afrique. Pour ce faire, l’on ne peut pas mener ce combat en rang dispersé. C’est pourquoi les panafricanistes ont décidé de se retrouver pour avoir quelque chose en commun, c’est-à dire la documentation et l’orientation », a soutenu Mme Souadou DIABATE.
Elle a lancé un appel pour l’engagement pour la Mère patrie. Cela, dit-elle, quand on sait que les autres panafricanistes internationaux viennent se ressourcer au Mali.

Aux dires de Mme Souadou DIABATE, les réflexions au cours de cette journée de concertation seront sanctionnées par un document qui sera remis au gouvernement et à des structures en vue de l’améliorer pour servir la cause du panafricanisme.
En définissant les concepts de patriotisme, de souverainisme et de panafricanisme, Seydou TOGOLA a déclaré que beaucoup parleent de panafricanisme, mais que cette idéologie n’a de sens que lorsqu’elle est matérialisée.
« Beaucoup parlent de patriotisme par mimétisme ou par mode alors qu’avant l’on l’apprenait concrètement. Vous n’aviez pas le sentiment d’appartenir à une famille. Vous aviez le sentiment d’appartenir à une patrie, à une nation. Et vous étiez prêts à vous sacrifier pour cette patrie et pour cette Nation. Comme cette Patrie aussi est là pour vous sauver à tout moment. De sorte que l’individu dans notre pays ne se sentait pas isolé, mais il se sentait en sécurité partout. Le patriotisme est ce sentiment qui anime le patriote », a expliqué Seydou TOGOLA.
Il a déploré que notre pays ait connu l’individualisme qui a causé beaucoup de ravages.
«Les gens pensent que l’argent peut tout régler alors que plus tu te donnes à ton pays, mieux tu es à l’aise », a enseigné M. TOGOLA.
Pour lui, plus qu’une philosophie, le patriotisme est une religion. C’est pourquoi affirme-t-il que nous ne devrions pas seulement croire en sa patrie, mais nous devrions être convaincus de notre patrie.
Pour sa part, le journaliste-écrivain, Daouda TEKETE, a affirmé qu’il faudrait que nous retournions à nos valeurs fondamentales. Selon lui, l’Afrique est le berceau de l’humanité et c’est en Afrique qu’a commencé la vie en société avec toutes les règles qui y vont.

Pour soutenir ses propos, Daouda TEKETE a paraphrasé le Président Modibo KEITA qui affirmait dans un discours à Bafoulabé en 1961 ceci : ‘’ S’il faut que nous continuions avec les idéaux des blancs, les indépendances ne nous mèneront nulle part’’.
Le conférencier a insisté à dire que le socle du panafricanisme était l’identité. C’est pourquoi, il a fait comprendre que tant que nous continuerons sur l’identité des autres nous ne serons jamais panafricains.
« Il faut aller vers notre propre identité. Il faut sortir de l’existence d’emprunt pour aller avec notre propre identité », a conseillé Daouda TEKETE.

PAR MODIBO KONE

 

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