Dans le cadre de la deuxième édition de la Semaine nationale de la réconciliation (SENARE), l’École de maintien de la paix Alioun Blondin BEYE, a abrité ce samedi 16 septembre 2023, une conférence sur le thème : « Comment améliorer la sécurité humaine au Mali ?». À travers cette rencontre, il s’agissait pour ses initiateurs d’édifier l’ensemble de la population sur le caractère holistique de la notion de sécurité et sur le rôle et la place de chacun dans le dispositif sécuritaire.

Placée sous la présidence du ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Général de brigade Daoud Aly MOHAMMEDINE, l’ouverture des travaux de cette rencontre a enregistré la présence du ministre de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix Réconciliation nationale, Col major Ismaël WAGUE ; du DG de l’EMP, le Colonel Souleymane SANGARE ; du Commissaire à la Réforme du Secteur de la Sécurité, etc.
À l’entame de son propos, le Général Daoud Aly MOHAMMEDINE s’est incliné devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires tombées au champ d’honneur avant d’inviter les participants à observer une minute de silence.
Occasion de rappeler que depuis le 15 septembre, s’est ouvert la deuxième édition de la Semaine nationale de la réconciliation (SENARE) sur l’ensemble du territoire national sans exclusion aucune, sous le thème « Ensemble ; engageons-nous pour relever les défis d’une paix inclusive et durable au Mali ».
La Semaine Nationale de la Réconciliation, a-t-il fait savoir, a été instituée par la Loi n°2019-042 du 24 juillet 2019 portant Loi d’Entente Nationale adoptée à l’issue de la Conférence d’entente nationale en 2017. Elle a été également l’une des fortes recommandations des Assises Nationales de la Refondation en 2021.
Dédiée à la réconciliation, à la paix, au pardon, à la cohésion et au vivre ensemble entre les filles et les fils de notre pays ; la présente édition sera une véritable symbiose sociale et sera marquée par la présente conférence dont le thème est aussi important que nécessaire.
Surtout en ce moment précis de la vie de notre nation, le thème : « comment améliorer la sécurité humaine au Mali » est d’actualité et mérite une appropriation de tous.
Selon lui, l’École de maintien de la Paix Alioune Blondin BEYE est le cadre idéal compte tenu de sa mission et de son nom.
Enfin, il a souhaité que les débats de cette rencontre puissent permettre à nous tous de nous armer, de nous adapter et enfin d’améliorer notre comportement pour une sécurité humaine durable.
À l’issue de cette cérémonie, l’un des conférenciers, le Commissaire divisionnaire, Boubacar SOKONA, DG adjoint de la Police nationale, a déclaré à la presse que la sécurité a été pendant longtemps considérée comme étant l’affaire des seuls porteurs d’uniforme.
Mais, dit-il, cette façon de comprendre les choses a montré ses limites au fil des années, car ça n’a pas empêché les conflits, les crises et les guerres civiles et autres.
Au fur et à mesure de l’évolution du temps, on a vu la nécessité d’ajouter la justice, a-t-il expliqué.
«Début des années 2000, si vous vous rappelez de la citation de l’ancien secrétaire général de l’ONU, feu Koffi ANNANE, qui disait : ‘’Il n’y a pas de sécurité sans développement ; et il n’y a pas de développement sans sécurité’’. », a-t-il fait savoir.
Selon le Commissaire Divisionnaire SOKONA, s’il n’y a pas de sécurité sans développement, et vice versa, cela veut dire qu’il faut concilier l’objectif de la sécurité publique et l’objectif de développement humain.
Et de préciser que c’est ce qui a donné naissance au concept de la sécurité humaine.
«La sécurité humaine n’est autre que de mettre le citoyen à l’abri de la peur, mais également à l’abri du besoin», a-t-il ainsi défini.
Partant, la sécurité humaine c’est ce concept de sécurité qui met l’accent sur le citoyen et non l’État, les aspects liés à la sécurité physique et les aspects liés aux besoins de façon globale.
«Il ne s’agit pas seulement de protéger les gens contre le danger, les menaces, mais de faire en sorte que les gens puissent satisfaire leurs besoins», a-t-il relevé.
Au niveau national, a-t-il fait savoir, les autorités ont adopté un décret en avril 2022 qui approuve la stratégie nationale de la Réforme du secteur de la sécurité qui est un processus dont la vision n’est autre que la sécurité humaine.
Il s’agit, dit-il, de procurer aux Maliens des conditions de vie honorable et décente qui garantissent la satisfaction des besoins essentiels pour tous.
Pour ce faire, les structures de mise en œuvre de cette réforme regroupent non seulement les porteurs d’uniformes, mais également les acteurs de la société civile, notamment les jeunes et les femmes.
«Cette collaboration est indispensable pour la sécurité et la paix», a-t-il conclu.

Par Abdoulaye OUATTARA

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