Après la décision de la Cour suprême, le lundi 12 juin 2023, qui lui est favorable, le Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur du RPM (CDSRI-RPM) a animé une conférence de presse, ce mercredi 15 juin 20223, pour demander la mise en place d’une commission paritaire en vue d’aller au congrès, comme exiger par la justice. La seule alternative, à leurs yeux, pour doter le parti de structures légales et légitimes.
La rencontre était animée notamment par Me Baber GANO, Mamadou DIARRASSOUBA, Issiaka SIDIBE, Mohamed Ag ERLAF ; en présence d’autres cadres et militants du Rassemblement pour le Mali (RPM).
A l’entame de la conférence de presse, Me GANO a planté le décor en rappelant le feuilleton judiciaire entre les cadres du parti enclenché à l’issue des troisièmes assises du comité central du RPM contestées par une partie de ses membres pour violation des textes.
Après plus d’une année de divergences, de contestations, la phase judiciaire a connu son épilogue le lundi 12 juin dernier à la Cour suprême qui a rejeté le pourvoi formulé par le clan TRETA contre le verdict de la Cour d’Appel.
En substance, commente Baber GANO, le bureau politique mis en place en 2016 pour un mandat de trois ans est arrivé à terme. Par conséquent, poursuit-il, les membres de ce bureau ne pouvaient plus répondre de leur fonction et responsabilité de membres du bureau.
« Les fonctions et les responsabilités de président du bureau de Dr Bocary TRETA sont terminées », a-t-il affirmé, en précisant d’autres conséquences de droit de la décision de justice, à savoir : l’annulation des résolutions des troisièmes assises du comité central du RPM et celle de la désignation de TRETA comme le candidat du parti lors de la prochaine élection présidentielle.
Bien avant la décision de la Cour suprême, Me GANO a rappelé que le collectif avait adressé deux lettres à Bocary TRETA en vue de créer les conditions de mise en exécution de l’arrêt de la Cour d’Appel.
« C’était pour aller dans le sens de l’unification du parti, du rassemblement de tous les militants. Il faudrait mettre un comité paritaire entre nous pour organiser le congrès, renouveler les structures de base », a affirmé M. GANO, regrettant que Dr TRÉTA, malgré la décision de la Cour d’Appel a continué, à son niveau, l’animation du parti en dehors du statut et règlement intérieur.
« Tout secrétaire général mis en place après l’arrêt de la Cour d’Appel du 2 juin 2022 n’est pas légal. Parce qu’il ne bénéficie pas de la caution d’un bureau légal », a-t-il précisé, en soutenant qu’il n’y a pas eu réunion du bureau politique national régulièrement tenue depuis 2022.
« Si nous continuons après plus de 20 ans d’existence avec la violation, on ne sait pas quel avenir réservé à la nouvelle générale », alerte-t-il, en ajoutant que depuis 2020 le parti ne cesse d’enregistrer des démissions.
« Le RPM n’a jamais eu de démission depuis 2020. Des figures emblématiques du parti sont parties. Il faut arrêter l’hémorragie », a déclaré Baber GANO.
Après cette victoire à son actif, les responsables du collectif appellent à la mise en place d’une commission paritaire pour doter le parti de structure légale et légitime.
« Seule la commission paritaire pourrait rapprocher les deux parties. La porte est ouverte. Ce n’est pas un combat entre militants du RPM», a indiqué Mohamed Ag ERLAF.
Mamadou DIARRASSOUBA, pour sa part, a précisé que cette commission paritaire souhaitée pour tourner la page de la crise n’était pas prévue par les textes du parti.
« La justice, en nous renvoyant à la tenue d’un congrès, ne peut pas se faire sans être ensemble. Pour cela, il faut une structure qui peut être une commission comme un comité. La décision de la justice est supérieure aux statuts et règlements du parti. La mise en place d’une commission paritaire est nécessaire et opportune », a indiqué M. DIARRASSOUBA.
Les conférenciers dénonçant la gestion clanique et clivante tendent la main au clan TRETA pour le rassemblement du parti.
PAR SIKOU BAH