En marge du dernier Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie), les Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu un Sommet extraordinaire, ce 18 février 2023, sous la présidence de Umaro Sissoco EMBALÓ, président de la République de Guinée-Bissau et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO. L’occasion était bonne pour les responsables de la CEDEAO de faire le Point sur la création d’une force régionale de lutte contre le terrorisme et de restauration de l’ordre constitutionnel.

Au cours de cette rencontre, les Chefs d’État ont été informés des conclusions de la réunion extraordinaire du Comité des Chefs d’état-major de la défense et des chefs de service de renseignement des États membres de la CEDEAO dans le but de créer une force régionale de lutte contre le terrorisme et de rétablissement de l’ordre constitutionnel.
Les travaux se sont déroulés à Bissau, en République de Guinée-Bissau, le 19 décembre 2022.
Des conclusions de ce sommet extraordinaire, il ressort que les Chefs d’État et de gouvernement ont pris note des avancées en termes d’efforts visant à mettre en place une force régionale de lutte contre le terrorisme et à prévenir les changements de gouvernement par des voies non constitutionnelles.
À cet effet, la Conférence instruit le Président de la Commission de mener les concertations sur les perspectives, avec tous les États membres, en particulier ceux qui sont gravement touchés par la situation.
Les Chefs d’État et de gouvernement instruisent le Président de la Commission de la CEDEAO d’engager le dialogue avec les États membres en vue d’un accord sur les modalités de mobilisation d’un (1) milliard de dollars des États-Unis représentant le montant des contributions obligatoires aux efforts de lutte contre le terrorisme dans le cadre du plan d’action 2020-2024.
La Conférence réitère sa grave préoccupation quant au flux d’armes et de munitions illicites, ainsi que des engins explosifs improvisés et des véhicules aériens sans pilote entrant dans la région, ce qui a permis aux extrémistes violents et aux groupes terroristes et autres groupes armés d’accroître leur emprise sur de vastes étendues du territoire et de terroriser les communautés.
Les Chefs d’État et de gouvernement condamnent fermement les entités qui financent et favorisent le terrorisme dans la région et les exhortent à s’abstenir de ces actes ignobles.
Pour rappel, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé, ce 4 décembre 2022 à Abuja, de créer une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le djihadisme, mais aussi en cas de coup d’Etat, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans.
« Les dirigeants de la Cedeao ont décidé de rééquilibrer notre architecture sécuritaire », avait dit M. Touray, président de la Commission de la CEDEAO.
Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué.
Ils sont « résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres », a-t-il déclaré.
Plusieurs pays de la région sont en proie à la propagation djihadiste qui, partie du nord du Mali, a gagné le centre de ce pays, mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s’étend vers le sud et le golfe de Guinée.
Les armées nationales sont largement impuissantes et coopèrent avec des acteurs extérieurs, l’ONU, la France ou encore la Russie.
L’insécurité est un facteur primordial des coups d’Etat militaires qui ont secoué la région depuis 2020 au Mali, au Burkina et, pour d’autres raisons, en Guinée.
Les dirigeants ouest-africains ont décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires, qui ont déjà montré leurs limites, a-t-il dit sans plus de précisions.

Par Abdoulaye OUATTARA

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