Le débat de ce mardi sur le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur le Mali a aussi l’occasion pour les représentants des États d’évoquer l’évaluation du mandat de la MINUSMA et le dossier des 46 « mercenaires » ivoiriens arrêtés depuis le 10 juillet. 

Déployée dans notre pays depuis 2013, la MINUSMA reste la mission de l’opération de maintien de paix des Nations unies la plus dangereuse avec son chiffre funeste de plus 260 Casques bleus.  En dépit de ces efforts humains et des contributions financières, la stabilité et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation dont la Mission onusienne est sensée accompagnée tardent.

La tribune des Nations unies lors de la réunion du Conseil de sécurité sur le rapport du Secrétaire général Antonio GUTERRES tenue le mardi 18 octobre, plusieurs Etats contributeurs à ladite Mission ont évoqué la question de sa prochaine évaluation très attendue par certains en vue de corriger des lacunes.

« La prochaine évaluation de la MINUSMA devra répondre à certaines questions fondamentales, a prévenu le délégué du Royaume-Uni, notamment sur celle de savoir de quelle façon celle-ci pourrait maintenir une présence viable au Mali.  L’examen devrait présenter des options crédibles reflétant les réalités sur le terrain », a souhaité le représentant du Royaume Unie, M. James KARIUKI, en exhortant les autorités maliennes à travailler main dans la main avec la MINUSMA, à lever les restrictions et à faciliter le travail vital des Casques bleus.

De son côté, la déléguée du  Norvège,  Mme Mona JUUL, a indiqué que le prochain examen du Secrétaire général soit « honnête » avec « toutes les options sur la table », à la suite de quoi des consultations avec les Forces de police et les contributeurs de troupes doivent être menées en vue d’envisager les ajustements nécessaires.

Pour l’Irlande, l’examen en cours de la MINUSMA est une opportunité de progrès, mais seulement il pose les questions difficiles.  Ainsi, sa représentante, Mme Cait MORAN, a suggéré qu’l faut mettre l’accent sur l’évaluation de la relation entre la Mission et le pays hôte, en produisant des options globales pour l’avenir de la Mission.

Cependant, quelle que soit l’option stratégique retenue, une solution durable aux problèmes auxquels le Mali est confronté ne pourra être trouvée qu’en réparant le contrat social, a-t-elle conclu, en réclamant l’adhésion des autorités maliennes et leur engagement positif auprès de la communauté internationale et du système des Nations Unies.

A l’image de ces États, beaucoup de pays africains ont estimé que les Missions de l’ONU doivent tenir compte des réalités sur le terrain, mais aussi de prendre en compte les observations des autorités locales.

Par ailleurs, le dossier des 46 « mercenaires » ivoiriens a été également abordé. En détention à Bamako depuis le 10 juillet et inculpés par la justice malienne pour « tentative d’atteinte à la sureté de l’État », l’affaire de ces soldats considérés par le gouvernement malien étant des « mercenaires » peine à trouver un dénouement. La facilitation conduite le président du Togo et d’autres négociations menées par d’influences personnalités n’ont permis à ce jour d’obtenir la libération de ces 46 « mercenaires » ivoiriens.

Face à l’impatience dans la résolution de cette brouille entre les deux voisins (le Mali et la Côte d’Ivoire), M. Harold ADLAI AGYEMAN, prenant la parole au nom de son pays (le Ghana), du Gabon et du Kenya, réunis au sein des A3, s’est inquiété du maintien en détention de ces « mercenaires » tout en appelant les autorités maliennes à une accélération de la résolution du dossier.

Idem pour l’Albanie, dont la représentante, Mme Albana DAUTLLARI, exhorte les autorités de la transition à parvenir à un consensus avec la CEDEAO en vue de la libération de ces ivoiriens.

PAR SIKOU BAH

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