Alors que le processus de l’adoption de la nouvelle constitution accuse du retard, des partis et mouvements politiques se campant sur leur position montent de nouveau au créneau suite à la convocation du cadre de concertation programmé pour ce jeudi sur l’organisation du référendum.

a transition se fixant comme mission majeure de refonder notre pays contre des pratiques malsaines gangrénées par la mauvaise gouvernance, les autorités ont initié plusieurs réformes dont la rédaction d’une nouvelle constitution. Cette initiative souffre déjà de deux défis majeurs : le temps et l’opposition d’une frange importante des forces vives de la nation.

Retard du processus
Cette initiative controversée, puisque rejetée par des partis politiques, accuse déjà du retard sur le chronogramme dévoilé par le gouvernement aux forces vives de la nation. A ce jour, à part l’esquisse de la Constitution qui doit d’ailleurs être finalisée par une autre commission constituée à cet effet, rien n’est fait.
Or, suivant l’agenda de novembre 2022, le projet devrait être porté par le gouvernement après son adoption au conseil des ministres puis soumis au vote du Conseil national de Transition (CNT), l’organe législatif de la transition, à la même période.
Pour l’instant, la mouture présentée par la commission de rédaction est loin de satisfaire l’ensemble des forces vives, même des partisans favorables à l’élaboration de la nouvelle constitution. En effet, beaucoup reprochent aux contenus d’être taillés sur mesure en faveur du Président de la République.

L’impossible consensus au tour de l’initiative
Alors que ces activités programmées en novembre n’ont pu se tenir, les autorités de la transition peinent à faire adhérer une partie importante de la classe politique et des organisations de la société civile à cette initiative. En effet, presque tous les partis dits de grande formation politique ont sommé la transition d’abandonner ce projet de rédaction de la nouvelle constitution pour se consacrer au retour à l’ordre constitutionnel.
Ainsi, se campant sur cette position de principe, suite à la convocation du cadre de concertation programmé pour ce 12 janvier, l’alliance politique Jigiya Kura et la CMAS ont réitéré leur demande d’abandon de l’initiative.
A cet effet, dans un communiqué signé le lundi 9 janvier par les sympathisants de l’Imam DICKO, ils soulignent : « Nous estimons qu’aucune disposition du droit positif ne donne compétence au président de la Transition pour prendre l’initiative de l’élaboration d’une nouvelle Constitution ».
La CMAS est persuadée « Ce n’est pas une nouvelle Constitution qui peut aider le Mali» sortir de la crise multidimensionnelle ».
Tout en invitant Koulouba à « renoncer » à son initiative, la CMAS informe qu’elle ne prendra pas part à la rencontre du jeudi prochain initiée par le ministre de l’Administration territoriale. Cette rencontre doit justement porter sur l’organisation d’un référendum sur le projet de nouvelle Constitution.
L’alliance politique Jigiya Kura, membre du Cadre des partis pour le retour à l’ordre constitutionnel, a également refusé de s’associer à l’organisation du référendum.
« L’alliance politique Jigiya Kura, fidèle à ses engagements et cohérent dans sa démarche, informe l’opinion nationale et internationale de sa non-participation à ladite rencontre du jeudi 12 janvier 2023 », souligne l’alliance politique Jigiya Kura.

PAR SIKOU BAH

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