Le nouveau Président du patronat du Mali, Mossadeck BALLY, dans une interview avec à ‘’Afrique-sur7.ci’’ publiée ce 14 février, outre ses projets économiques, a déploré que les grandes puissances veulent maintenir l’Afrique dans le modèle colonial.
Au cours de cette interview accordée à nos confrères de ‘’Afrique-sur7.ci’’, il a été question de la politique de notre pays et la gestion de la transition jugée « souverainiste » par certains et « populiste » par d’autres à cause des décisions contre des puissances étrangères comme la France.
Mais pour M. BALLY, le président de la transition est sur une bonne voie.
« Le Président GOÏTA est issu de l’armée. Il a passé plus de 15 ans sur le terrain, donc il connait les réalités de l’armée malienne. C’est une armée qui, malheureusement, en trois décennies, a été déstructurée. Aujourd’hui, ils se sont donnés pour priorité de rebâtir cette armée… C’est un travail qui avance bien. On le voit, on voit des résultats sur le terrain. On voit que l’armée malienne est de mieux en mieux équipée, de mieux en mieux entraînée, formée et on voit les résultats sur le terrain », a indiqué M. BALLY.
Il a fait savoir que ces investissements constituent « des sacrifices puisque l’essentiel du budget de l’État, malheureusement, est consacré à cela. Il ne reste pas grand-chose pour les autres secteurs, notamment l’économie et le social, mais disons que c’est un passage obligé pour avoir une souveraineté totale sur le territoire parce qu’aujourd’hui le gouvernement central ne contrôle pas l’entièreté du territoire malien. Donc ce travail, je trouve, est bien entamé et j’espère qu’il va aller au bout… »
Pour lui, si des États africains se battent encore pour leur souveraineté, c’est la preuve qu’il y a une anomalie. Normalement, le Mali est souverain depuis 1960. Poser encore la question de souveraineté prouve que quelque chose n’a pas marché pendant 62 ans.
« Ça veut dire que nous avons eu une souveraineté théorique. Or, le premier instrument de souveraineté c’est l’armée qui doit assurer la sécurité des frontières et à l’intérieur. La 2e souveraineté d’un Etat c’est son économie. Si vous êtes dépendants des autres pour construire les écoles, les routes pour payer vos fonctionnaires, vous n’avez pas l’indépendance», a-t-il affirmé.
Par ailleurs, il se dit convaincu qu’il n’y a pas de souveraineté sans une armée et une économie forte, en appelant à cet effet : « Nous, les Africains, pas seulement les Maliens, mais nous les Africains, il est temps maintenant que nous travaillions à développer nos pays, développer nos économies, à donner une perspective aux jeunes africains pour qu’ils restent sur le continent.»
Depuis plus d’une décennie, le pays est confronté aux terroristes qui occupent une partie du territoire où ils imposent leur diktat à la population. Sur cette actualité, il affirme sans équivoque : « Le terrorisme a été importé au Mali ». Et contre ces forces du mal, il a indiqué que le Mali seul ne peut pas les vaincre. Pour lui, il faut une coalition d’Etats.
« Pour cela, le Mali a besoin de l’accompagnement de la communauté internationale, mais à des conditions fixées par le Mali. Etant souverain, le Mali doit pouvoir exprimer ses besoins, mais il n’est pas question que des pays viennent dire : nous vous aidons en posant leur condition », a dénoncé le Président du CNPM.
Par ailleurs, il a déploré que les grandes puissances veulent maintenir l’Afrique dans le modèle colonial à savoir que notre continent ne doit qu’extraire les matières premières et les exporter en mode brute avec aucune transformation.
« Je sais que c’est un défi pour nous les Africains de casser ce modèle colonial. Nous avons envie de nous épanouir avec nos richesses. Nous devons garder nos richesses sur notre continent. Nous devons les transformer sur notre continent pour créer ces millions d’emplois dont nous avons besoin chaque année. Nous ne souhaitons plus que le Mali exporte du coton, mais nous souhaitons que le Mali exporte du tissu », a déclaré Mossadeck BALLY, en soulignant qu’il croit à cet idéal parce qu’il y a les prémices, après la souveraineté politique, c’est la souveraineté économique qui donnera la vraie souveraineté à l’Afrique.
PAR SIKOU BAH