La journée de mardi a été rude pour les populations des villages de Tombola et de Danga à cause d’un affrontement armé et meurtrier qui les a opposés. Ces deux villages situés dans la commune rurale de Nouga, cercle de Kangaba, sont restés agités de 08 heures du matin à minuit. Et pour cause, leurs ressortissants ont transformé le terroir en un véritable champ de bataille pendant des heures. A l’origine du différend, une décision de la préfecture qui aurait livré une autorisation d’exploitation minière à un village pour un site qui serait situé sur le terroir de l’autre. En attente que la situation soit tirée au clair, le bilan provisoire officiel est de 14 morts et des dizaines de blessés dont 24 évacués à l’urgence au CHU Gabriel TOURE.

De sources locales, ces villages s’affrontent fréquemment à cause de ce site minier depuis des mois. Ce drame de mardi dernier, qui est le plus meurtrier depuis le début du conflit, est le quatrième du genre en deux mois.
La pomme de discorde, le village de Danga qui est situé à seulement 1 km du site revendique la paternité.
Selon les témoignages, c’est le sous-préfet qui aurait livré une autorisation d’exploitation à ce village, puisque étant le village le plus proche.
Malgré une décision du gouverneur qui, selon les sources, a annulé ladite mine, les hostilités ne font qu’accentuer entre les deux communautés villageoises.
D’ailleurs, cette journée meurtrière dans la commune de Nouga était prévisible. La preuve, les autorités de la localité en ont d’ailleurs eu échos, puisque le Directeur du centre d’animation pédagogique (CAP) de Kangaba avait instruit aux différents directeurs d’école des villages riverains du site de fermer les classes jusqu’à nouvel ordre.
« Le message du Directeur du CAP nous est parvenu à 08 heures et nous avons immédiatement libéré les enfants tout en les dirigeant vers leur domicile dans la sécurité. Les enseignants ont fait preuve d’une très grande prudence pour sécuriser les enfants. Une heure seulement après, les tirs nourris ont commencé entre les habitants des deux villages. N’eut été la décision du Directeur du CAP, ce serait un désastre. », a dit un directeur d’une école proche du site meurtri par ce drame.
Un habitant du village de Tombolla nous indique aussi que plusieurs femmes qui travaillaient sur le site litigieux ont été gravement blessées. « Des femmes avec leur enfants aux dos n’ont pas été épargnées. Elles l’avaient la boue pour un employeur qui a lui aussi été tué. La plupart d’entre elles sont victimes de fractures au niveau des jambes. Une d’entre elles s’en est sortie avec les deux cuisses complètement endommagées par les balles », a-t-il fait un bilan sombre de cet affrontement.
Il nous prévient que la liste des victimes n’est pas exhaustive, puisque la mine s’est écroulée sur des personnes qui se bousculaient pour quitter les lieux. «Les balles perdues ont atteint des passants», a-t-il relaté les faits, avant de lancer un appel aux plus hautes autorités de la transition de tirer cette affaire de site au clair.
Selon lui, il fait l’objet d’une crise communautaire et meurtrière dans leur commune.
Au moment où nous mettions sous presse cet article, deux autres corps ont été retrouvés dans un buisson à quelques mètres dudit site. Ce qui rallonge la liste des personnes décédées à 16.
Signalons que ni les autorités locales de ladite commune rurale, ni les plus hautes autorités de la transition n’ont fait un communiqué pour informer l’opinion nationale sur l’état des lieux de cet affrontement.
En tout état de cause, c’est la psychose générale chez les habitants qui restent cloîtrés chez eux, en attendant un heureux et durable dénouement de la situation.
Quant aux écoles, elles sont toujours fermées en attendant des conditions plus favorables à leurs ouvertures.

PAR CHRISTELLE KONE

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