Mis sous sanction par l’Office of foreign Assets Control (OFAC), l’organisme de contrôle financier du Département du Trésor américain, l’ancien député de la Commune II et fils de l’ancien président, Honorable Karim Keïta sort ce mercredi 14 décembre 2022 sur son compte Twitter, pour plaider son innocence, à défaut la présomption à laquelle a droit tout être humain. Estimant avoir été pris à partie dans des procédures à finalité politique évidente, et avoir été transformé en parfait coupable et lynché injustement plus de deux (2) années durant, l’honorable Keita a tenu à réaffirmer son innocence par rapport aux faits auxquels il dit être totalement étranger et dont l’existence est plus que douteuse. Comme le fils de son père, il prie que «que Dieu nous permette d’assister au triomphe de la vérité ».
Cette déclaration fait suite à la publication d’un document du Trésor des Etats-Unis, le vendredi 9 décembre lors de la journée internationale contre la corruption célébrée chaque année. Ledit document accuse Karim KEITA à des faits de corruption comme : le détournement de biens de l’État, la corruption liée à des contrats gouvernementaux ou à l’extraction de ressources naturelles, ou les pots-de-vin.
Dans son document, l’OFAC révèle aussi, que le fils de l’ancien président a également ostensiblement organisé des pots-de-vin pour soutenir la réélection de son père, en 2018. Ce dernier a été finalement chassé du pouvoir en août 2020 suite à un coup d’Etat.
Outre Karim Keita, en exil en Côte d’ivoire depuis la chute de son défunt père, plus de 40 autres personnes ont été épinglées par l’OFAC qui a indiqué qu’au cours de 2022, les États Unis ont pris de nombreuses mesures pour promouvoir la responsabilité des auteurs de violations des droits de l’homme et des acteurs corrompus à travers le monde, y compris des sanctions contre des dizaines d’individus et d’entités. Celles-ci sont entre autres le gel des avoirs, l’interdiction de voyage sur le territoire américain.
Face à aux accusations de l’OFAC qui ont été soutenues par le Chargé d’affaire de l’ambassade des Etats Unis lors d’une conférence de presse, ce lundi 12 décembre, l’inculpé Karim Keita, après des années de silence sur les réseaux sociaux, a décidé de se défendre.
Voici la toute première sortie de Karim Keïta depuis la chute de feu IBK.
« Depuis la rupture de l’ordre constitutionnel dans mon pays, le Mali, et soucieux de ne gêner en rien ni le pays qui m’a offert l’hospitalité en toute fraternité, ni la bonne marche de la transition au Mali, je me suis astreint à un strict devoir de réserve qu’aucun évènement n’est venu entamer ni prendre à défaut.
Cependant, la surprenante décision rendue publique récemment par le Trésor Américain et la conférence de presse de l’ambassade des Etats-Unis à Bamako, qui m’incrimine à tort, m’oblige ce 14 décembre 2022 à la présente clarification :
Mis en cause dans des procédures à finalités politiques évidentes, de présumé innocent, je suis transformé en coupable et lynché virtuellement sans autre procès que celui colporté par la clameur des médias instrumentalisés.
Je constate que cette décision a été prise unilatéralement, sans recoupement aucun, aucun contact avec moi, ne m’offrant aucune possibilité de réaction avant ce que j’appelle de nouveau un lynchage sans raison avérée, au détriment du doute, de l’objectivité que commanderait toute démarche impartiale.
Je tiens à réaffirmer mon innocence par rapport aux faits narrés, auxquels je suis étranger et dont l’existence est plus que douteuse.
Je demeure également confiant en ce que des mécanismes internes au système Américain existent, mis en œuvre par des hommes et des femmes de grande qualité, mus par la seule quête de justice, aux convictions forgées dans les principes qui ont fait la grandeur des Etats-Unis d’Amérique. J’y aurai recours en temps utile.
En attendant je voudrais que dans le doute, on admette que je puisse être innocent jusqu’à ce que la preuve contraire soit apportée, me faisant bénéficier ainsi d’une présomption reconnue å tout être humain, par toute personne animée d’un minimum de bonne foi.
Que Dieu nous permette d’assister au triomphe de la vérité ».
PAR AMINA SISSOKO