À l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée chaque 19 août, cette année sous le thème «Agir pour l’humanité». A la faveur de cette journée, certaines organisations humanitaires ont demandé aux Etats et aux groupes armés le respect et la protection des travailleurs humanitaires. Ces demandes sont en lien avec le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié par l’ONU, dont la tuerie de plus 200 humanitaire enregistré en 2023.
L’année 2023 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires. Selon un rapport annuel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le nombre de travailleurs humanitaires tués a plus que doublé en deux ans, passant de 118 travailleurs humanitaires tués en 2022 à 261 en 2023 en plus de l’enlèvement de 78 et 196 blessés humanitaires dans le monde.
Pour l’Organisation internationale de la sécurité des ONG, l’écrasante majorité du personnel humanitaire tué ou blessé sont des travailleurs humanitaires nationaux.
Parmi les travailleurs humanitaires décédés, 96 % étaient des employés nationaux et 4 % des employés internationaux (expatriés). Près de la moitié (47 %) étaient des employés d’ONG nationales.
Selon une publication de l’ONU, l’année 2024 pourrait être encore pire. « Ces faits mettent à nu une vérité flagrante : le monde échoue à protéger les travailleurs humanitaires et, par extension, les personnes qu’ils servent » peut-on lire sur son site web.
En dépit des conventions internationales pour réglementer la conduite des conflits armés et limiter leur impact, les violations de ces lois se poursuivent sans relâche, sans être contestées et sans être contrôlées. Et tandis que les civils, y compris les travailleurs humanitaires, en subissent les conséquences, les auteurs de ces violations continuent d’échapper à la justice.
C’est pourquoi l’ONU tout comme la Comité Internationale de la Croix rouge, ont demandé aux États et aux groupes armés non étatiques de veiller à ce que les travailleurs et les volontaires humanitaires soient protégés, respectés et à ce qu’ils puissent accéder en toute sécurité aux personnes dans le besoin.
Si cette journée vise à rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie au cours de leur engagement humanitaire et de célébrer l’esprit du travail humanitaire dans le monde ; elle serait aussi pour certains l’occasion de réclamer des assistances humanitaires.
Au Mali, cette journée intervient au moment où beaucoup reste à faire dans le cadre de l’assistance humanitaire.
Les autorités du pays, ainsi que des ONG sont au chevet des personnes vulnérables. Malgré les efforts consentis pour soulager ces personnes le chemin reste long.
L’assistance humanitaire est de plus en plus réclamée par les personnes déplacées internes. Ces personnes qui viennent de Gao, Ansongo et Youwarou saluent les initiatives en leur faveur.
Cependant elles soulignent qu’il faut plus pour que leur situation s’améliore.
« Ceux qui sont venus avant nous ont reçu de l’aide. On nous a juste donné des bidons de 20 litres pour nous permettre de prendre de l’eau. Depuis que nous avons quitté Ménaka, nous n’avons pas eu une assistance alimentaire d’une ONG » témoignage un déplacé de Gao, concocté par Studio Tamani.
Cet autre déplacé dans la ville de Youwarou lance un cri de cœur : « Nous sommes nombreux ici et nous sollicitons l’aide des bonnes volontés. En ce qui concerne l’eau potable, nous souhaitons avoir un château d’eau pour nous à Youwarou ».
Par ailleurs, ladite journée a été célébrée hier 19 août 2024 avec la présidence de Dr. Abdoulaye GUINDO, secrétaire général du Ministère de la Santé et du Développement Social, en présence de Maleye DIOP, Coordonnateur résident par intérim du Système des Nations unies au Mali, et de Amy MARTIN, représentante de OCHA Mali.
Le thème de cette année, « Agir pour l’humanité », rappelle aux dirigeants leur rôle dans les efforts visant à mettre fin à l’impunité et aux violations du Droit international humanitaire.
Ainsi, il ressort des différentes interventions que le Plan de Réponse Humanitaire 2024 du Mali est financé à hauteur de 20 % sur un budget de 701, millions de dollars.
Cette journée a été marquée par d’autres activités humanitaires telles que le soutien du président du Parti YELEMA, Moussa MARA qui a remis 60 cartons de lait contenant 3 000 boîtes aux enfants déplacés de Faladié. Cette offre est destinée à assurer leur alimentation pendant quelques jours.
En plus du site de Faladié, le centre du Samu Social et le celui des déplacés de Senou, qui hébergent tous des enfants en situation difficile et des déplacés, ont également bénéficié de ce don.
PAR AMINA SISSOKO