Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a organisé, le vendredi 2 décembre, un atelier de dissémination sur les résultats du 9e Round d’Afrobarometer au Mali. Cette enquête qui s’est déroulée du 6 juillet au 14 août 2022 a porté sur les perceptions des Maliens sur les sanctions de la CEDEAO/UEMOA, sur les forces étrangères et sur la transition au Mali. La présentation des résultats a été faite au siège de GREAT, à Kalaban Coura ACI, par Boubacar BOUGOUDOGO. C’était en présence du directeur exécutif de GREAT, le Pr Massa COULIBALY ; des représentants de certaines structures partenaires. Aussi, la présentation a été suivie par des partenaires en vidéo-conférence à travers le monde.

Selon les résultats de cette enquête d’Afrobarometer, une large majorité des Maliens estiment que le pays va dans la bonne direction. Les répondants ne sont pas satisfaits de la situation économique actuelle du pays et sont indécis quand il s’agit de la comparer à celle de l’année écoulée. Cependant, ils sont fortement majoritaires à être optimistes pour un avenir économique plus radieux du pays.

Concernant les sanctions de la CEDEAO/UEMOA, beaucoup de Maliens trouvent que la fermeture des frontières terrestres, le gel des avoirs financiers du Mali et la suspension de l’aide et des transactions commerciales avec le Mali sont les plus sévères des sanctions de la CEDEAO/UEMOA. Une forte minorité d’entre eux pense que le sentiment patriotique du Malien a été renforcé à l’issue de ces sanctions.
En ce qui concerne la perception des Maliens sur les forces armées étrangères, la majorité des répondants trouve non nécessaire la présence d’une quelconque force étrangère au Mali. Les Maliens estiment que les forces françaises présentes au Mali avaient plutôt aidé la rébellion touareg à gagner du terrain.
Sur la transition, une forte majorité des Maliens (73%) trouvent légitime que l’armée intervienne pour diriger le pays surtout quand les leaders élus abusent de leur pouvoir. Les citoyens font confiance à l’armée ainsi qu’au président et sont satisfaits de la performance de ce dernier.
En effet, la majorité (68%) des Maliens estiment que leur pays va dans la bonne direction. La proportion de répondants qui pensent que le pays avance dans la bonne direction a connu une hausse de 54 points de pourcentage entre 2020 (14%) et 2022 (68%). L’on remarque que les hommes (79% vs 58%) plus que les femmes sont susceptibles de penser que le Mali va dans la bonne direction.
Deux tiers (66%) des Maliens qualifient « assez mal » ou « très mal » la situation économique actuelle du pays. Environ trois sur 10 (28%) pensent qu’elle est bonne. Les habitants de Tombouctou/Gao/Kidal (13%) et de Mopti (10%) sont moins disposés à trouver reluisante la situation économique actuelle du pays.
Les Maliens restent partagés (43% vs 45%) quand il s’agit de comparer la situation économique actuelle du pays à celle de, il y a 12 mois.
La majorité (61%) des résidents de la région de Kayes pensent que la situation économique actuelle est pire par rapport à l’année écoulée. Trois quarts (77%) des Maliens pensent que les conditions économiques du pays seraient meilleures dans les 12 prochains mois.
Les hommes (82%), les personnes les plus âgées (80%-81%) et les plus instruits (85%) sont plus optimistes quant à un avenir prospère de l’économie malienne.
En analysant les résultats de cette enquête Afrobaromètre, l’on se rend compte que la fermeture des frontières terrestres aura été la plus grave mesure des sanctions CEDEAO/UEMOA contre le Mali et les Maliens s’en sont sortis plus patriotiques.
Aussi, l’unanimité est faite sur le peu de besoin du Mali à avoir sur son sol des forces armées étrangères, quelles qu’elles soient.
Le théâtre, les tables rondes et le porte-à-porte sont les voies de sensibilisation à adopter dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, d’après les Maliens.
La majorité se dégage pour le soutien d’un régime militaire et sur le fait que le pays va dans la bonne direction. Les Maliens font confiance aux Forces armées Maliennes (86%) ainsi qu’au Président Assimi Goïta (91%) dont les performances sont très positivement appréciées par les citoyens qui pensent voter pour le candidat que l’armée aura désigné lors d’une éventuelle élection présidentielle.

PAR MODIBO KONÉ

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